Depuis sa création il y a 29 ans, la Police Nationale d’Haïti (PNH) est confrontée à une violence croissante qui a atteint son paroxysme ces dernières années. Selon un rapport publié par le Réseau National de Défense des Droits Humains (RNDDH) le 12 juin 2024, 303 agents de la PNH ont été assassinés entre 2015 et 2023. Ces chiffres glaçants révèlent une moyenne annuelle de 34 policiers tués, illustrant l’extrême insécurité et la vulnérabilité des forces de l’ordre haïtiennes.
Des années meurtrières pour les Forces de l’Ordre
Le rapport du RNDDH met particulièrement en exergue les années 2019, 2021, 2022 et 2023 comme les plus meurtrières, avec un nombre de policiers assassinés dépassant les 40 victimes par an. Cette violence s’intensifie sous l’inaction des autorités, laissant les policiers et leurs familles dans un état de terreur permanent. De juin 2023 à juin 2024, 36 policiers ont été tués, une statistique qui montre une détérioration continue de la sécurité.
Attaques répétées contre les institutions policières
Entre juin 2021 et juin 2024, au moins 68 attaques armées contre des commissariats, sous-commissariats et patrouilles de la PNH ont été recensées. Ces agressions, souvent orchestrées par des gangs armés, ont conduit à la destruction ou à l’incendie de plusieurs infrastructures policières. Le RNDDH rapporte que 31 attaques de ce type ont eu lieu en 2024, soulignant une tendance alarmante à l’escalade de la violence.
Un manque de sécurité physique
La fréquence et l’intensité des attaques mettent en exergue une déficience majeure dans l’organisation de la sécurité physique des policiers. Le RNDDH dénonce sévèrement l’inefficacité des mesures de protection mises en place pour les agents de la force publique. Cette situation rend non seulement le travail de la police plus périlleux, mais mine également la confiance du public dans sa capacité à assurer la sécurité.
La nécessité de réformes urgentes
Face à cette crise, il est impératif que des réformes structurelles soient mises en œuvre pour renforcer la sécurité des agents de la PNH. Les mesures de protection des policiers doivent être renforcées, notamment une meilleure organisation des patrouilles, une protection renforcée des infrastructures et un soutien accru aux policiers sur le terrain. Sans ces mesures, la spirale de la violence risque de se poursuivre, compromettant davantage la stabilité et la sécurité de l’ensemble du pays.
La situation de la police haïtienne reflète l’état général de la sécurité en Haïti. Les chiffres alarmants du RNDDH appellent à une action urgente pour protéger ceux qui sont en première ligne face à la criminalité galopante.