La tragédie survenue dans la nuit du dimanche 16 juin 2024 à Delmas 33, où quatre membres d’une même famille ont été sauvagement exécutés par des hommes armés, illustre la montée inquiétante de l’insécurité en Haïti. Ce massacre met en lumière la complexité et l’ampleur de la violence qui sévit dans la capitale, souvent perpétrée sous couvert d’uniformes officiels.
Dans un contexte d’insécurité croissante à Port-au-Prince, l’assassinat des frères Reynolson Pierre, Wildoff Pierre, Rainaldo Pierre et de leur cousine Jamesla Marcelin est choquant et inquiétant. Ils avaient quitté Delmas 9 il y a quelques semaines, espérant trouver refuge à Delmas 33, loin des violences perpétrées par les gangs “Viv ansanm”. Leur quête de sécurité s’est terminée tragiquement lorsqu’un commando armé a fait irruption dans leur maison.
Selon les témoignages des membres de la famille et des voisins, les assaillants portaient des uniformes de la Police Nationale d’Haïti (PNH), ce qui a ajouté une couche de confusion et de terreur à la situation. Les victimes ont été ciblées avec une précision inquiétante : les trois frères ont été abattus en premier, suivis par leur cousine, Jamesla Marcelin, qui a tenté de s’interposer.
La brutalité de cet acte et l’utilisation présumée d’uniformes de police soulèvent des questions alarmantes sur l’infiltration de groupes criminels dans les forces de police, ou la possibilité de complicités internes. Les motifs du crime restent flous, même si certains témoins suggèrent que les jeunes hommes voulaient se venger.
Le lundi suivant, un juge de paix s’est rendu sur les lieux pour établir les faits, mais l’enquête s’annonce ardue dans un contexte où règnent la peur et l’omerta. Ce massacre, comme tant d’autres, souligne l’urgence d’une réforme profonde des institutions sécuritaires et judiciaires haïtiennes et appelle à une réponse concertée de la communauté nationale et internationale pour rétablir la paix et la sécurité.
Alors que Port-au-Prince est en proie à une violence endémique, la tragédie de Delmas 33 souligne l’importance de ne pas laisser ces actes impunis. La protection des citoyens et le rétablissement de l’ordre public doivent devenir des priorités pour les autorités haïtiennes, afin d’éviter que des familles entières continuent à payer le prix de cette insécurité galopante.