L’Équipe de Coordination des Citoyens pour le Respect des Droits de l’Homme en Haïti (ECCREDHH) vient de publier un rapport alarmant sur la situation générale des droits de l’homme en Haïti entre avril et septembre 2023. Le titre du rapport, “À quand la fin du règne des assassins, des kidnappings, des exécutions sommaires, du chômage, de la famine, etc.”, résume l’ampleur des défis auxquels le pays est confronté.
Le rapport présente une série de chiffres accablants qui soulignent la gravité de la situation. Entre mars et septembre 2023, plus de 2 089 personnes ont été tuées, 505 blessées, 651 enlevées et 107 femmes et filles ont été victimes de violences sexuelles. En outre, 65 prisonniers sont décédés, la plupart des suites de malnutrition.
Le rapport révèle également que des groupes armés ont pris le contrôle de nombreuses régions, incendiant des postes et des antennes de police et réintégrant jusqu’à 80 % des armes saisies lors d’opérations de police. Les gangs sont de mieux en mieux équipés, formés et informés sur les tactiques de combat urbain. L’incapacité des autorités actuelles à faire face à cette situation conduit à une insécurité généralisée.
La violence des gangs armés a entraîné le déplacement forcé de plus de 200 000 personnes, dont beaucoup ont trouvé refuge dans des conditions désespérées. Les enlèvements sont devenus une source cruciale de revenus pour ces groupes criminels et contribuent à les armer.
Malheureusement, les sanctions internationales contre les individus et les entités impliqués dans la corruption et le soutien aux gangs n’ont pas eu d’impact significatif sur la situation. L’État haïtien est miné par une corruption généralisée et un manque de réactivité face aux besoins de la population.
Les prisons haïtiennes sont surpeuplées et les conditions de détention inhumaines. Entre 90% et 96% de la population carcérale est en attente de jugement, ce qui constitue une violation de leurs droits fondamentaux. En outre, certains détenus sont décédés des suites de la malnutrition.
La violence armée a de graves répercussions sur la santé, l’éducation et l’économie du pays. Les établissements de santé ont dû réduire leurs services, les écoles sont abandonnées par les élèves, ce qui augmente le risque de recrutement par les gangs, et l’économie est affectée par l’inflation et le racket des gangs.
ECCREDHH exhorte les autorités haïtiennes à prendre des mesures urgentes pour mettre fin à cette crise des droits de l’homme, restaurer l’état de droit et protéger la population vulnérable. Ce rapport a pour but de sensibiliser la communauté internationale à la situation désastreuse d’Haïti et de l’inciter à agir pour résoudre ces problèmes critiques.
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