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Les organisations de la société civile haïtienne appellent à une réforme de la PNH

Ce lundi 17 juin 2024, sous l’ombre pesante d’une insécurité galopante, plusieurs organisations clés de la société haïtienne, dont MOLINA, EMNA, FOS-N 57 et RNPPC, se sont réunies lors d’une conférence de presse historique. Leur objectif : exiger un changement radical au sein du Haut Commandement de la Police Nationale d’Haïti (PNH), suite à l’arrivée du Premier ministre Garry Conille, dans le but urgent de résoudre la crise sécuritaire qui déchire le pays depuis des années.

Un cri d’alarme unanime

Lors de cette réunion cruciale, Joseph Kesnail, secrétaire général de FOS-N 57, a souligné la résilience du peuple haïtien face aux multiples épreuves. Toutefois, il a vivement critiqué les récentes nominations au Conseil présidentiel restreint, affirmant que la représentation des jeunes et des voix populaires était gravement sous-évaluée, au profit de candidats proches des cercles internationaux. Il a également critiqué la composition des nouveaux Cabinets ministériels, regrettant l’absence de personnalités issues des mouvements populaires.

Des revendications claires

Les revendications de ces organisations ne s’arrêtent pas là. Ils ont immédiatement exigé la mise en place d’un Conseil électoral provisoire inclusif, représentatif de toutes les composantes de la société haïtienne, afin de garantir des élections à l’abri de toute manipulation future.

Joseph Kesnail a également appelé à la révocation de tous les anciens directeurs généraux de la PNH, préconisant leur remplacement par des personnes intègres, ainsi que la nomination de nouveaux vice-délégués et délégués départementaux pour renforcer la sécurité nationale. Il a insisté sur la nécessité de remplacer les membres inactifs des autorités locales et de créer des initiatives sociales pour soutenir les victimes déplacées de la violence des gangs.

Un regard sans équivoque sur la réalité

Marc-Antoine Maisonneuve, représentant de l’EMNA, a donné une dimension poignante à la conférence en dénonçant l’impunité dont jouissent les criminels au sein de la police haïtienne. Il a souligné que l’insécurité ne connaît pas de frontières et touche indistinctement la population civile et les membres des forces de sécurité eux-mêmes. Il a également critiqué sévèrement l’inaction des autorités face à l’augmentation des activités criminelles.

Un appel à la vigilance et à l’action populaire

Maître Maisonneuve a également appelé le peuple haïtien à une vigilance accrue lors des prochaines élections, afin d’éviter la montée en puissance de candidats compromis avec des réseaux criminels. Il a mis en exergue des quartiers comme le Canapé-vert, l’avenue Maïs-Gâté ou le Portail St-Joseph, devenus des champs de bataille où l’absence d’identification de policiers anonymes conduit à des tragédies impardonnables.

Un avenir en suspens

En conclusion, Maître Kesnail a exhorté le Conseil présidentiel à assumer pleinement ses responsabilités en cette période cruciale pour Haïti. Il a mis en garde contre les conséquences d’une mauvaise gestion de la transition, soulignant que l’avenir de la nation haïtienne repose entièrement sur les choix stratégiques des dirigeants actuels.

Au final, cette conférence de presse marque un tournant décisif dans la lutte pour la sécurité et la stabilité en Haïti. Les appels unanimes des organisations présentes ont résonné comme un ultimatum aux autorités, exigeant des mesures concrètes et immédiates pour endiguer la violence et restaurer la confiance du peuple haïtien dans ses institutions.

Étudiant en sciences politiques à l'Université Quisqueya, Journaliste-Rédacteur à Netalkolemedia, Publiciste, Humanitaire. Amoureux de la vie et de l'apprentissage.