Avec Pwen fèb lanmò, Akwaba Mali trouve à la mort un talon d’Achille

Jephte Pascal
ParJephte Pascal- Rédacteur
avec pwen fèb lanmò, akwaba mali trouve à la mort un talon d'achille

Après Gri-Mas, Aux Bord’elles et Kokozilebe, le poète Akwaba Mali revient avec Pwen fèb lanmò. Aujourd’hui éditeur également, il s’est entretenu autour de ce nouveau recueil de poèmes avec la rédaction de NetAlKole Media.

NAK : Vous revenez sur la scène littéraire 7 ans après Kokozilebe. Qu’est-ce qui explique cette longue pause et qu’est-ce qu’elle vous a apporté ?

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AM : Ne pas publier ne veut pas dire ne veut dire être en dehors de la scène littéraire. Je n’étais pas au devant de la scène, certes, mais, je travaillais incessammemt dans le secteur à titre d’éditeur et d’animateur d’atelier. Cela fait 7 ans que j’ai publié mon dernier livre, mais pour moi il n’y a pas eu de pause parce que j’ai publié beaucoup de jeunes auteurs et j’ai embrassé chacun de leurs succès comme mien. J’avais besoin de me concentrer sur le métier d’éditeur, mais je n’ai pas cessé d’écrire. J’ai des projets achevés dans le tiroir. J’avais besoin de construire ma carrière d’éditeur en aidant les jeunes à publier.

NAK : “Pwen fèb lanmò” pourquoi un tel titre et qu’essayez vous de réaliser à travers ce recueil ?

AM : Le titre Pwen fèb lanmò est venu à partir d’un de mes premiers poèmes écrits. Je l’ai trouvé la thématique intéressante et j’ai eu envie de l’aborder. Pour moi, le point faible de la mort c’est le plaisir. Un plaisir saint, sans méchanceté. Pour approfondir, je le vois comme ce qu’on pourrait appeler la procréation, deux personnes qui se partagent leurs corps et qui permettent au monde de continuer d’exister.

C’est un charme qui parle de la vie, un attachement à la vie dont on doit profiter de manière intense comme l’a dit Edgar Morin : “Vivez la vie dangereusement”. Il voulait parler de l’intensité avec laquelle on devrait vivre. En vivant ainsi, on n’aurait aucun problème à recevoir la mort le jour de sa venue.

NAK : Si vous ne devriez partir en vacances qu’avec un livre, ce serait lequel ?

AM : C’est pour moi impossible de partir en vacances avec un seul livre. C’est sûr que j’aurais emporté plusieurs. J’ai tellement de livres en tête qu’il me serait difficile de n’emporter qu’un. Mais, plusieurs livres m’ont marqué et j’en fais mes livres de chevet. Je citerai Compère général soleil de Jacques Stephen Alexis, Romancero aux étoiles, La belle amour humaine de Lyonel Trouillot, Le sang et la mer, Le viel homme et la mer, d’Ernest Hemingway. Je n’oublierais pas L’encre est ma demeure qui est une anthologie regroupant 5 livres de Georges Castera. J’aurais emmené des revues littéraires comme Do-Kre-I-S de Legs Éditions qui est vraiment sublime. Les revues nous offrent toute une palette de textes divers à lire.

NAK : En quoi la littérature contribue t-elle à rendre votre existence meilleure ?

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AM : C’est une question de bien-être. Lorsqu’on fait quelque chose qu’on aime, cela nous aide à exister. Ce n’est pas la nature de la chose en soi qui nous aide à avancer, mais bien évidemment le bien-être qu’il nous apporte. Un homme peut faire de la malversation, s’il s’y prend bien, elle l’aidera à exister. En ce sens, la littérature m’est un exutoire qui me permet de me sentir utile.

NAK : Comment définiriez-vous la poésie et quel serait le vrai rôle du poète dans une société défaillante comme celle-ci ?

AM : Je ne pense pas pouvoir définir la poésie. Essayer de la définir c’est faire fausse route. La poésie invoque, émerveille, essayer de l’expliquer c’est peine perdue. On y arrivera jamais. Je ne pourrais vous dire ce qu’est la poésie, je peux simplement parler de l’impact qu’il peut avoir sur le lecteur. Elle peut lui faire découvrir un langage auquel il n’est pas habitué.

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Il n’y a pas grand chose à apporter en tant que poète dans une société comme celle-ci. Mais en tant qu’homme, car le poète est d’abord homme, il peut donner une détective à sa poésie. Il peut choisir d’être engagé dans ses poèmes et passer à une phase supérieure s’il le faut. Il peut normalement choisir l’engagement que dans ses poèmes.

À un certain moment, l’homme révolté par ce qu’il vit peut pousser son choix. Mais tout cela part de la l’homme, non du poète.

 

Crédit photo : Tcharly Coutin

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Jephte Pascal
Par Jephte Pascal Rédacteur
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Homme de lettres. Étudiant à la Faculté de Linguistique Appliquée de l'UEH. Rédacteur sportif de NetAlKole Media ainsi que présentateur de Pale Boul.