Crise et violence en Haïti : Human Rights Watch implore l’ONU d’agir

Mackendy Filderice
ParMackendy Filderice- Rédacteur
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L’organisation de défense des droits humains, Human Rights Watch (HRW), sonne l’alarme sur la crise humanitaire en Haïti, caractérisée par une escalade de la violence des gangs, une crise politique enlisée, un système judiciaire en dysfonctionnement et une impunité alarmante pour les violations des droits humains. Dans un rapport publié aujourd’hui, HRW exhorte la communauté internationale à agir de toute urgence pour faciliter la mise en place d’un gouvernement de transition, afin de rétablir la stabilité institutionnelle.

La réalité cauchemardesque vécue par la population civile se dessine en des termes choquants dans le rapport de HRW. Avec une attention particulière portée aux quartiers de Port-au-Prince et d’autres régions, l’organisation met en lumière une situation effroyable : plus de 2000 personnes assassinées par des gangs, des dizaines de femmes violées et 1014 cas de kidnapping enregistrés au cours des six premiers mois de 2023, selon le Bureau Intégré des Nations Unies en Haïti (BINUH).

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Le groupe “G-9 an fanmi”, dirigé par l’ancien policier Jimmy “Barbecue” Cherizier, est pointé du doigt pour sa responsabilité dans l’augmentation alarmante des violences armées dans les quartiers défavorisés de Port-au-Prince. Les récits déchirants de viols, de meurtres et de corps incendiés témoignent d’un niveau indicible de terreur entretenu par ces criminels. Pillages et incendies d’habitations s’ajoutent à ces atrocités, forçant les résidents à fuir leur domicile, comme documenté dans le rapport de HRW publié en août.

Les chiffres du déplacement forcé et des atrocités perpétrées par les gangs dressent un portrait d’une situation insoutenable pour des milliers de familles en Haïti. Plus de 195 000 Haïtiens sont actuellement déplacés à l’intérieur du pays en raison de la violence armée, tandis que d’autres risquent leur vie en quête d’endroits plus sûrs. Des déportations violentes par les Dominicains ont été observées, en violation des normes internationales.

Parallèlement, l’opération “Bwa kale”, une forme de justice populaire, a coûté la vie à au moins 200 présumés membres de gangs à Port-au-Prince et ailleurs. HRW révèle que ces victimes étaient souvent en collusion avec des officiers de la Police haïtienne.

Le Réseau National de Défense des Droits Humains (RNDDH), cité dans le rapport de HRW, identifie 150 groupes criminels contrôlant la région métropolitaine de Port-au-Prince, semant la terreur par des meurtres, enlèvements et pillages. À Cité-Soleil notamment, le G-9 impose sa loi, institutionnalisant la violence criminelle, pendant que l’État est virtuellement absent, laissant les citoyens livrés à eux-mêmes.

La directrice de programme du RNDDH, Marie Rosy Auguste Ducéna, met en lumière la détresse de la population à Cité-Soleil, due à l’absence de commissariat, de tribunaux de paix, de bureaux d’état civil et de services de base.

Face à cette tragédie humaine en Haïti, Human Rights Watch appelle la communauté internationale à agir d’urgence, afin de mettre fin à la violence des gangs, restaurer l’ordre et rétablir la stabilité, tout en garantissant le respect des droits humains fondamentaux.

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Mackendy Filderice
Par Mackendy Filderice Rédacteur
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Étudiant en sciences politiques à l'Université Quisqueya, Journaliste-Rédacteur à Netalkolemedia, Publiciste, Humanitaire. Amoureux de la vie et de l'apprentissage.