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Des établissements scolaires résistent à la crise d’Haïti

Sur fond de violences perpétrées par des bandes armées et de crise socio-politique et économique persistante, la rentrée scolaire 2023-2024 en Haïti est fortement compromise. Alors que le ministère de l’Éducation nationale avait fixé la réouverture des classes au lundi 11 septembre 2023, de nombreuses écoles publiques et privées de la capitale et d’autres régions du pays sont restées fermées, laissant de nombreux élèves à l’extérieur des salles de classe à l’aube de la deuxième semaine de la nouvelle année scolaire.

La situation reste alarmante, peu d’écoles étant en mesure d’accueillir les élèves en ce premier jour de la deuxième semaine. Bien qu’il y ait une présence accrue d’élèves dans les rues de la capitale, il est clair que l’enthousiasme habituel n’est pas au rendez-vous.

De nombreuses raisons expliquent le retard dans la réouverture des écoles. Les directeurs d’école interrogés soulignent la montée de la violence des gangs armés, qui s’étend de plus en plus dans la zone métropolitaine de Port-au-Prince. Pour certains parents, il s’agit d’une démarche compréhensible pour protéger leurs enfants. Cependant, ils estiment que les écoles doivent rester des sanctuaires, à l’abri de cette violence.

En effet, selon les informations recueillies par notre rédaction, de nombreux parents souhaitent suivre l’évolution de la situation jusqu’au mois d’octobre avant de décider si leurs enfants iront à l’école cette année.

D’autre part, selon le directeur d’une école de la capitale, il y a eu une amélioration par rapport à la semaine dernière. Il rapporte que son école comptait 23 élèves la semaine précédente, mais que ce matin, il y en avait une cinquantaine, ce qui représente une amélioration significative.

Un autre directeur d’une école privée à Pétion-ville est du même avis. Il souligne que l’insécurité et la précarité de la situation économique sont étroitement liées au retard de la réouverture des classes. Il appelle les autorités à aider les parents et à assurer la sécurité des citoyens du pays.

Malgré les difficultés, les directeurs d’écoles insistent sur l’importance cruciale de l’éducation. Ils encouragent les parents à soutenir leurs enfants et à les envoyer à l’école, rappelant que le droit à l’éducation est fondamental. Cependant, ils reconnaissent que les parents ont peur de laisser leurs enfants errer dans les rues, surtout dans le climat d’insécurité actuel.

Le droit à l’éducation continue d’être violé en Haïti en raison de l’insécurité persistante, de la crise sociopolitique et de la crise économique. Malheureusement, aucune mesure concrète n’a encore été adoptée pour garantir aux élèves une rentrée scolaire sereine. La situation reste tendue et l’éducation, pilier de l’avenir du pays, reste sous la menace constante de l’incertitude

Étudiant en sciences politiques à l'Université Quisqueya, Journaliste-Rédacteur à Netalkolemedia, Publiciste, Humanitaire. Amoureux de la vie et de l'apprentissage.