L’arrivée récente de 400 soldats kenyans en Haïti dans le cadre de la Mission multinationale d’appui à la sécurité (MMAS) a suscité de vives inquiétudes en matière de santé publique. Selon un rapport de l’Organisation mondiale de la santé, le Kenya compte environ 1,4 million de personnes vivant avec le virus de l’immunodéficience humaine (VIH), ce qui place le pays au 7e rang en Afrique pour le taux d’infection le plus élevé.
Ces chiffres, bien que préoccupants, cachent une autre réalité : le Kenya a réussi à réduire le nombre de nouvelles infections de 78 % au cours des dix dernières années. Les autorités kenyanes sont optimistes et visent à éradiquer complètement le VIH d’ici 2030. Cette avancée remarquable a été célébrée comme un succès majeur dans la lutte contre le virus.
En revanche, en Haïti, la mémoire collective est marquée par les conséquences désastreuses de l’introduction du choléra en 2010, suite au tremblement de terre dévastateur. Cette épidémie, introduite involontairement dans le pays par les casques bleus de l’ONU, a causé des milliers de morts et continue de hanter le pays.
Avec l’arrivée des soldats kenyans, les craintes d’une propagation d’un autre fléau sanitaire ne sont pas infondées. Les autorités haïtiennes et les organisations sanitaires locales ont appelé à la vigilance et à la mise en œuvre de mesures strictes pour éviter toute nouvelle crise sanitaire.
L’OMS et les responsables kenyans de la santé publique nous assurent que des protocoles rigoureux sont en place pour prévenir toute transmission du VIH par les soldats déployés. Cependant, la méfiance persiste au sein de la population haïtienne, qui craint les répercussions d’une nouvelle intervention militaire sur sa santé publique.
Les défis sont nombreux, mais les leçons du passé peuvent servir de guide pour ne pas répéter les erreurs et protéger la population haïtienne des risques sanitaires liés à l’arrivée des forces internationales.