En 2015, l’Organisation internationale du café a fixé au 1er octobre la date de célébration de la Journée internationale du café. Copo Coffee, une entreprise de production de café, a profité de cette date pour se démarquer en offrant aux amateurs de café une foire, à Pétion-Ville, dans les locaux du restaurant Jojo. En se basant sur cette journée, l’équipe de NetAlkole Media vous invite à une réflexion sur le café, une denrée qui fut jadis une source de prospérité pour la République d’Haïti.
La Journée internationale du café célèbre la diversité, la qualité et la passion de l’industrie du café. C’est l’occasion pour les amateurs de café de s’unir dans leur amour pour cette boisson aromatique et de montrer leur soutien aux millions de cultivateurs de café qui en dépendent pour vivre. Copo Coffee, une entreprise qui se consacre à la production de café depuis 2014, a voulu rendre cette journée encore plus mémorable en y ajoutant sa touche unique, avec une animation musicale assurée par DJ Kemissa et une discussion sur l’histoire du café, au cours de laquelle l’historien Michel Soukar s’est engagé dans un échange stimulant sur l’héritage du café en Haïti.
Bref description de Copo S.A. ?
Le nom “Copo” signifie à l’origine Café Odorant Purement Organique et est également la traduction espagnole du mot “cup”, comme l’explique Réginald Saintil, directeur commercial. L’équipe de direction a choisi de conserver le nom Copo à l’avenir, car elle le trouve plus approprié, et Stéphane affirme que ce nom convient mieux à l’entreprise, car elle envisage de se développer dans le chocolat et le thé.
“Par curiosité, la question mérite d’être posée, un nom local ne serait-il plus approprié qu’un nom dans une langue qui fait penser à un produit du pays voisin ?”
Fondée en 2014, cette entreprise cultive du café à plus de 1 200 mètres d’altitude sur les sommets de la Thiotte. Elle propose du café à l’achat en gros sous forme de grains et de poudre. Stéphane Prophète explique que Copo offre aux jeunes entrepreneurs la possibilité de présenter leur propre marque. En effet, l’entreprise offre du café à ces entrepreneurs, qui peuvent ensuite le revendre.
Copo s’enorgueillit d’adhérer à des normes écologiques et d’utiliser du papier kraft pour l’emballage, un papier biodégradable attribué au peintre paysagiste Carl Ferdinand Dahl. L’entreprise se dit également fière de proposer du café purement biologique et sans produits chimiques.
À l’occasion de la Journée internationale du café, l’entreprise a présenté son produit. Malgré la concurrence féroce des géants historiques du secteur du café, cette jeune entreprise a pour objectif de “remettre le café à l’honneur, en le rendant accessible et disponible dans tout le pays et à l’échelle internationale”, comme le déclare Stéphane Prophète, PDG de Copo. Cet objectif ambitieux fait d’ailleurs office de slogan en anglais : “From the mountains of Haiti to your cup” (Des montagnes haïtiennes à votre tasse) – un slogan que l’on retrouve sur divers supports et toiles de fond promotionnels. Il nous incite à nous demander si le moment est bien choisi pour reconsidérer la production nationale, en particulier la culture du café, qui était autrefois une source de revenus prometteuse pour l’économie haïtienne avant son déclin.
Le café haitien et les nombreux défis
Il y a un peu plus de deux siècles, Haïti – ou du moins Saint-Domingue – exportait la moitié du café mondial. Mais en moins d’un siècle, le pays a perdu son statut de nation exportatrice de café. Bien qu’il se soit classé troisième pour la production de café en 1949, en 2016, l’institut national du café d’Haïti a signalé une perte de plus de 65 % de la superficie de production de café estimée à 171 000 hectares en 1950. De nombreux facteurs, notamment des conditions météorologiques complexes, le séisme du 12 janvier et des troubles socio-politiques, contribuent au déclin de ce produit important.
Stéphane Prophète, PDG de Copo, reconnaît que la production de café doit retrouver sa place en Haïti. Dans le but d’exporter le café du pays sur les marchés étrangers, il invite les investisseurs à participer à cet effort de revitalisation. Cette invitation n’est-elle pas logique ? Lorsque l’on sait que les producteurs de café des montagnes de la Thiotte et d’autres régions comme Puilboreau, Kenscoff, les Montagnes Noires, la Chaîne des Matheux, les Montagnes du Trou d’Eau, le Massif de la Hotte et la Selle ont besoin du soutien du gouvernement haïtien, de donateurs privés ou investisseurs pour maintenir leur production de café, il est évident qu’une action urgente est nécessaire pour améliorer la position d’Haïti dans l’industrie du café.
Consommé par plus de deux milliards de personnes dans le monde, le café est un aspect essentiel de la vie quotidienne des Haïtiens, qu’ils vivent en Haïti ou en terre étrangère, c’est une tradition, plus vieux que nos ancêtres venus d’afrique qui l’ont cultivé dans des conditions infrahumaines. Aujourd’hui, n’est-il pas vital pour les Haïtiens de réévaluer ce riche héritage et de l’utiliser pour améliorer le rendement du pays ?
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