Peu après avoir exhorté leurs citoyens à quitter Haïti “dès que possible” en raison de la montée de la violence, les autorités américaines ont expulsé des dizaines de ressortissants haïtiens vers leur pays, suscitant de vives critiques de la part des défenseurs des droits des immigrés.
Guerline Jozef, directrice exécutive du groupe de défense Haitian Bridge Alliance, a déclaré à Al Jazeera qu’elle avait été en contact avec certaines des familles des Haïtiens expulsés, qui se trouvaient sur le vol de rapatriement de jeudi d’Alexandria, en Louisiane, vers Port-au-Prince.
Le vol d’expulsion, qui transportait plus de 60 personnes selon Jozef, a fait l’objet d’une vaste couverture médiatique aux États-Unis, notamment dans le journal The Hill. Plusieurs sites web de suivi des vols ont montré qu’un avion devait arriver dans la capitale haïtienne en provenance d’Alexandria peu avant midi, heure locale.
La reprise des expulsions vers Haïti a suscité un tollé international et a été qualifiée d'”inhumaine” par Mme Jozef. Elle explique que les demandeurs d’asile et les migrants sont renvoyés dans les mêmes conditions que celles qu’ils ont fuies, voire pire.
Elle compare la situation en Haïti à une maison en feu, où “il y a des gens, y compris des enfants, à l’intérieur. Au lieu d’envoyer des pompiers pour sauver les gens, nous les jetons dans le feu”.
L’ambassade des États-Unis en Haïti a récemment appelé les citoyens américains à quitter le pays en raison de “la situation sécuritaire actuelle et des problèmes d’infrastructure”. Une décision qui va au-delà des précédents avertissements contre les voyages en Haïti. En juillet, Washington avait déjà ordonné aux employés du gouvernement qui ne sont pas en situation d’urgence de quitter Haïti.
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