Ce vendredi 27 octobre 2023, l’ex-militaire colombien Germán Alejandro Rivera García a été condamné à la prison à vie pour son rôle de chef d’un groupe de 20 mercenaires impliqués dans l’assassinat du président haïtien Jovenel Moïse en 2021, un acte qui a profondément ébranlé la nation caribéenne.
Germán Alejandro Rivera García, 45 ans, était le deuxième prévenu condamné sur un total de 11 suspects inculpés et arrêtés dans le sud de la Floride dans le cadre de ce que les procureurs américains ont décrit comme un complot en Haïti et aux États-Unis visant à recruter des mercenaires pour enlever ou tuer l’ancien président haïtien Jovenel Moïse.
L’assassinat du feu Président Jovenel Moïse a été perpétré par un groupe d’individus non identifiés dans sa résidence privée à Pèlerin 5 dans la commune de Pétion-Ville le 7 juillet 2021.
Rivera, également connu sous le nom de “Colonel Mike”, a été l’un des premiers à être arrêté après que Jovenel Moïse, 53 ans, a été abattu de 12 balles. En septembre, il a plaidé coupable de conspiration et de soutien au complot visant à assassiner le président.
Bien qu’il risque la peine maximale d’emprisonnement à perpétuité, M. Rivera a conclu un accord de plaidoyer de culpabilité avec les autorités, ce qui pourrait potentiellement réduire sa peine à l’avenir, comme c’est souvent le cas lorsque les procureurs recommandent des peines réduites aux juges en échange d’une coopération dans les enquêtes.
Le juge Jose E. Martinez a annoncé la sentence lors d’une audience de moins de 30 minutes qui s’est tenue au palais de justice fédéral, dans le centre de Miami.
“Que la chance vous accompagne, M. Rivera”, a déclaré M. Martinez après avoir accepté de recommander aux autorités pénitentiaires que M. Rivera soit maintenu dans une prison du sud de la Floride, comme le Colombien l’avait demandé.
Cette condamnation intervient quelques mois après que l’homme d’affaires haïtiano-chilien Rodolphe Jaar a également été condamné à la prison à vie pour son implication dans le meurtre de Moïse. Un autre accusé qui a plaidé coupable, l’ancien sénateur haïtien John Joël Joseph, sera condamné en décembre, tandis que les huit autres accusés attendent leur procès à Miami l’année prochaine.
En outre, selon les documents judiciaires, le Colombien faisait partie d’un convoi se dirigeant vers la maison du défunt le jour de l’assassinat et savait que le plan avait changé, l’objectif n’étant plus de le kidnapper, mais de le tuer. Rivera a fourni une formation, des conseils et une assistance dans le cadre de l’opération, et a assisté à des réunions au cours desquelles l’assassinat de Moïse a été discuté, selon les documents de la cour.
En Haïti, plus de 40 suspects sont toujours en détention, dont 18 anciens soldats colombiens.
L’affaire a pris de l’ampleur la semaine dernière lorsque la police a arrêté Joseph Félix Badio, un suspect clé qui avait travaillé au ministère de la Justice et dans l’unité gouvernementale de lutte contre la corruption et qui était en fuite depuis plus de deux ans.
Depuis l’assassinat du président, Haïti est plongé dans une vague de violence qui a poussé le Premier ministre Ariel Henry à demander le soutien d’une force armée internationale.
Ce mois-ci, le Conseil de sécurité des Nations unies a autorisé l’envoi d’une force multinationale dirigée par le Kenya pour aider à combattre les gangs. Jusqu’à présent, le Kenya n’a toutefois pas fixé de date pour le déploiement de ses premiers hommes.
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