Le ministre haïtien des Affaires sociales et du Travail, Odney Ricot Pierre, a confirmé mercredi que le gouvernement évalue une augmentation des prix du carburant, une mesure qui en 2018 a provoqué des protestations massives.
Ricot Pierre a assuré que la meilleure stratégie est analysée pour mettre en œuvre la disposition sans affecter les consommateurs les plus vulnérables, qui constituent la grande majorité des citoyens.
La semaine dernière, lors de l’installation du nouveau cabinet, le Premier ministre Ariel Henry a rappelé que l’Etat ne peut pas continuer à subventionner les carburants au détriment des services sociaux.
Selon les données présentées par le propriétaire, le gouvernement perd 259 gourdes (environ 2,5 dollars) pour chaque gallon d’essence, et 195 gourdes (presque deux dollars) pour la même mesure de diesel, des coûts qui ne peuvent plus être supportés par le Trésor.
“Cela ne peut pas continuer, sinon nous ne pourrons même pas obtenir le carburant”, a déclaré le neurochirurgien, notant qu’environ 30 milliards de gourdes (environ 300 millions de dollars) sont investis pour subventionner le carburant vendu dans le pays.
Le montant, a-t-il assuré, permettrait la construction et l’équipement de plus d’hôpitaux, ou garantirait la sécurité grâce à l’embauche de plus de policiers.
Une mesure similaire adoptée en 2018 a provoqué un soulèvement populaire, deux jours de manifestations intenses, et a coûté son poste au Premier ministre de l’époque, Jack Guy Lafontant.
A cette époque, le gouvernement du président assassiné Jovenel Moïse céda aux pressions du Fonds monétaire international avec lequel ils signèrent un accord pour le développement supposé du pays.
Alors que les autorités défendent que les principaux bénéficiaires de la subvention soient les grands hommes d’affaires, les plateformes progressistes soutiennent que la population, dont 4,4 millions souffrent d’insécurité alimentaire, ne peut faire face à la hausse.