La Commission interaméricaine des droits de l’homme (CIDH) a exprimé mercredi sa préoccupation face aux informations faisant état d’expulsions de femmes haïtiennes enceintes de la République dominicaine.
Dans un communiqué daté de Washington, la CIDH affirme que les expulsions de femmes enceintes les exposent « à de graves violations de leur droit à la santé, notamment à la santé reproductive ».
Depuis début novembre, les autorités dominicaines de l’immigration ont capturé des immigrantes haïtiennes enceintes à proximité d’hôpitaux et de centres médicaux publics, alors qu’elles se rendaient à des consultations médicales, et les ont immédiatement expulsées vers Haïti.
Les déportations s’inscrivent dans le cadre d’un durcissement des politiques d’immigration, annoncé par le Gouvernement dominicain en réponse à la grave instabilité politique que connaît Haïti.
Le gouvernement dominicain le justifie également par les dépenses de santé croissantes que le pays investit dans la fourniture de soins médicaux à la population immigrée, dont la grande majorité vient du pays voisin.
Face aux expulsions de femmes enceintes, la CIDH a exhorté les autorités dominicaines à garantir l’accès universel aux services de santé quel que soit le statut d’immigration des personnes.
Par conséquent, les États ne devraient pas empêcher l’accès aux services de santé en raison du statut d’immigration ou de l’absence de documents d’identité, il est donc « interdit » de notifier le statut d’immigration des patients, ainsi que de mener des opérations de contrôle de l’immigration dans les hôpitaux ou leurs environs. souligne la CIDH.
La Commission a également exhorté la République dominicaine à respecter le principe de non-retour des migrants vers des pays où leur vie est en danger.
Ce point est contenu dans les Principes interaméricains relatifs aux droits de l’homme de tous les migrants, réfugiés, apatrides et victimes de la traite des personnes, une résolution approuvée par la CIDH en 2019.
Les expulsions de femmes haïtiennes enceintes ont également été critiquées par les Nations unies, qui ont demandé à la République dominicaine de mettre fin à ces pratiques dans un communiqué le 16 novembre.
Les autorités dominicaines estiment les expulsions d’Haïtiens effectuées jusqu’à présent cette année à 31 764, selon les données fournies à Efe par la Direction générale des migrations (DGM) au 25 novembre, ce qui reflète une augmentation des retours depuis septembre, avec 4 390.
En octobre, 6 137 expulsions ont été enregistrées et 3 192 dans les premières semaines de novembre.
Le directeur des migrations, Enrique García, a affirmé que « des centaines » de femmes enceintes ont été expulsées vers Haïti dès la première semaine.
NETALKOLE MEDIA AVEC EFE
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