Hier dimanche, plusieurs milliers d’Haïtiens ont marché à travers le monde, à l’initiative du pasteur Grégory Toussaint, pour prier pour Haïti et demander à Dieu un secours face à la situation actuelle plus qu’alarmante du pays. Toutefois, l’initiative baptisée “Souf pou Ayiti” n’a pas été applaudie par une frange de la population qui croit que “marcher et prier ne suffiront pas pour sauver Haïti de ses malheurs”.
En effet, le 09 juillet 2023, des milliers de chrétiens et sympathisants haïtiens et étrangers, résidant en Haïti, aux États-Unis d’Amérique, et dans plus d’une cinquantaine de pays à travers le monde avaient gagné les rues pour prier pour Haïti et demander à Dieu un secours face à la détérioration des conditions de vie de la population, otage des bandits armés depuis plus d’une dizaine d’années.
En Haïti aussi, plusieurs milliers de chrétiens avaient suivi la cadence sur le bitume, tout comme lors de la fête de Notre-Dame du perpétuel secours, pour demander au “Sauveur” une délivrance pour Haïti. Que ce soit sur le territoire ou à travers le reste du monde, chants, prières et méditations avaient résonnés en faveur de la nation.
Dans les artères de certains quartiers de Port-au-Prince, mais aussi sur les réseaux sociaux, particulièrement Facebook, les critiques pleuvent. Pour certaines personnes, « ce ne sont pas les prières et les marches qui délivreront le territoire haïtien de ses sombres jours », mais plutôt « une volonté citoyenne ». Des commentaires, les uns plus acides que d’autres, témoignent l’insatisfaction de certains citoyens face à la volonté de la communauté chrétienne à s’impliquer réellement et pleinement dans cette bataille pour changer Haïti.
“Mwen salye Lidèchip pastè Gregory Menm si m panse, pou Ayiti rale yon souf, aji a se kretyen yo ki pou lanse l”, a déclaré l’humoriste JeanMau Délis.
“Rendez-Vous à la prochaine marche.
Mwen tande prensipal òganizatè mach ayè a di nan yon entèvyou se pa misyon legliz pou fè lekòl. Li presize vokasyon legliz se evanjelize. Sou trak sa mwen kwè nou ta dwe kite cha mache nan menm lojik la. Sak pa konn Salomon men Monmon…”, écrit Jean Venel Casseus.
“APRÈ MACH LA GRANGOU, GANG MIZE, KORIPSYON, SALTE, BLAKAWOUT DISPARET KOU ZEKLÈ, MIRAK DES DÉCÉRÉBRÉS”, a lâché le vodouisant Bilolo Kongo.
“Relijyon pa t janm pa konsèvatè. Legliz se yon endistri k ap fabrike zombi. Yo pa devlope peyi ak lapriyè, bann salopri”, martelle Messerne Sagesse, toujours sur Facebook.
“Pa di ou pa t konnen,
poutan avanyè la mwen pase Canada mwen wè plizyè legliz ki make À Vendre”, a pour sa part commenté le journaliste Jacques Adler Jean Pierre.
Des commentaires d’icônes qui ont eu les “likes” et commentaires de plusieurs communautés en désaccord avec l’activité. Selon eux, « prier, c’est bien, même si cela n’a jamais aidé, mais le temps est à l’action car Haïti meurt ». Une polémique qui est loin d’être terminée.