L’accès à l’eau potable constitue un véritable calvaire pour des citoyens de divers quartiers du département de l’Ouest, notamment Nazon et Christ-Roi, entre autres. Dans ces zones, l’utilisation de ce produit de première nécessité – qui est vitale au quotidien – se révèle être un casse-tête pour ces citoyens, a-t- on constaté.
Depuis quelque temps, l’eau potable devient de plus en plus un produit de luxe dans certaines zones du département de l’Ouest. S’il y a des quartiers où l’eau des robinets coule à flots et que des habitants en trouvent tellement qu’ils en dilapident, d’autres dans certaines localités notamment à Nazon, à l’Avenue Poupelard, à la rue Nord-Alexis, à Christ- Roi, et quelques zones avoisinantes, se retrouvent dans une grande pénurie.
Le constat est patent, précisément à la rue Nord-Alexis. La distribution en eau potable ne se fait pas dans ce quartier depuis environ 3 ans. Malheureusement, les gens ne s’approvisionnent que grâce à l’eau provenant des camions-citernes, malgré le coût exorbitant des camions. Impensable qu’en plein 21ème siècle, des hommes en milieu civilisé doivent se contenter de quelques gouttes d’eau de pluies pour effectuer leurs services. Le plus dur dans tout ça c’est qu’on ignore pour quand est la fin de ce calvaire.
Lors d’un entretien accordé à Netalkole Media, une habitante s’est beaucoup plaint de son robinet qui reste à sec depuis environ 3 ans et des différentes contraintes pour s’approvisionner en eau potable. Ce fut une occasion pour la jeune femme d’évoquer les problèmes des habitants de la zone et de lancer un SOS auprès des responsables de la Direction Nationale de l’Eau Potable et de l’Assainissement (DINEPA).
« L’accès en eau potable est un phénomène majeur dans la zone ; on ne peut même pas s’en procurer. Depuis environ 3 ans, pour nous en servir, on se sert de l’eau provenant des camions citernes (eau salée), ou du moins de celle accumulée quand il pleut. Un seau d’eau (5 gallons) se vend entre 20 à 25 gourdes, tout dépend de l’endroit où on va l’acheter », nous informe-t-elle.
Indignée, la jeune femme continue pour dire : « je vis dans le quartier depuis plus de 25 ans. Autrefois, on ne rencontrait pas cette pénurie en eau potable. Je ne comprends vraiment pas comment se fait-il que maintenant la distribution soit aussi difficile. Un gallon d’eau traité se vend entre 40 à 50 gourdes, lors des moments de crise au sein du pays et le prix ne cesse d’augmenter. On dirait que la DINEPA nous oublie. Et le pire, ceci n’empêche pas pour autant qu’elle envoie des bordereaux mensuels », a-t-elle lâché d’un air furieux.
Toutefois, elle invite les autorités à mettre en place des mesures afin de remédier à la situation, tout en soulignant que l’eau potable est un produit de première nécessité.
D’autre part, des citoyens des zones avoisinantes n’ont pas caché leur frustration, eux aussi. « Ce n’est pas possible, nous n’en pouvons plus ! Nous sommes confrontés à cette situation à cause de l’irresponsabilité de nos dirigeants. L’accès à l’eau potable est un droit fondamental. Donc, il revient à l’Etat de nous fournir ce service », ont-ils précisé.
A noter que l’Organisation mondiale de la santé (OMS) situe les besoins journaliers en eau entre 20 à 50 litres, soit 0,02 et 0,05 m3, pour la boisson et l’hygiène individuelle. Vu le manque extrême auquel fait face ces citoyens, il est difficile de penser – ne serait-ce qu’un instant – qu’ils peuvent atteindre ce niveau de consommation d’eau.