Ce mardi 5 décembre 2023, l’Américain d’origine haïtienne Joseph Vincent, du sud de la Floride, est devenu le premier citoyen américain à plaider coupable d’avoir conspiré pour tuer le 58e président d’Haïti, Jovenel Moïse, en admettant qu’il avait assisté à des réunions clés qui ont conduit à l’assassinat il y a plus de deux ans.
Joseph Vincent est également devenu le quatrième des 11 accusés dans l’affaire fédérale de Miami à accepter la responsabilité du rôle de soutien qu’il a joué dans le complot d’assassinat, qui s’est déroulé dans le sud de la Floride, en Haïti et en Colombie.
Selon le journal américain Miami Herald, Vincent, 58 ans, a admis avoir rencontré un groupe de co-conspirateurs en Haïti à la veille de l’assassinat du président Jovenel Moïse, le 7 juillet 2021, dans un exposé des faits joint à son accord de plaidoyer. Il a également porté un pin’s du département d’État américain pour se faire passer pour un fonctionnaire auprès de ses homologues haïtiens, selon l’exposé des faits.
Il admet également avoir participé à un plan visant à susciter des manifestations contre le dirigeant haïtien et à les utiliser comme couverture pour déposer Jovenel Moïse par la force en utilisant des armes.
Enfin, selon sa déclaration, il a rejoint d’autres co-conspirateurs dans un véhicule qui se rendait au domicile du président à l’extérieur de Port-au-Prince lorsqu’un groupe de commandos colombiens l’a tué au cours de l’embuscade nocturne.
Le juge américain Jose Martinez a demandé à Vincent si toutes ces informations étaient “vraies” au cours de l’audience de mardi. “Oui, c’est vrai, votre honneur”, a répondu Vincent au juge.
Selon le tribunal, il risque la prison à vie lors de son audience de détermination de la peine devant le juge Martinez le 9 février 2024. Lors de l’audience, le procureur fédéral Frank Russo a souligné son rôle dans la conspiration du meurtre : “Vincent a conseillé ses co-conspirateurs sur le paysage politique haïtien, a assisté à des réunions avec d’importants dirigeants politiques et communautaires haïtiens, et portait fréquemment un pin’s du département d’État américain, ce qui a eu pour effet de faire croire aux autres qu’il était employé par le département d’État américain.”
Vincent, ancien informateur de la Drug Enforcement Administration, devrait être un témoin coopératif clé contre d’autres co-conspirateurs, dont un autre Américain d’origine haïtienne et James Solages. Ce dernier est accusé d’avoir collaboré avec CTU Security, une société de sécurité basée à Doral, détenue et gérée par Antonio Intriago, un accusé dans l’affaire qui a rencontré Solages dans le sud de la Floride et en Haïti avant l’assassinat de Moïse.
Le Miami Herald confirme que Vincent devrait également fournir des informations privilégiées sur Christian Sanon, un médecin et pasteur haïtien qui avait été initialement proposé comme successeur de Jovenel Moïse avant que les comploteurs ne l’abandonnent au profit d’un membre de la Cour suprême haïtienne.
Sanon a également plaidé non coupable, mais pour des accusations de conspiration l’accusant d’avoir fait passer des gilets balistiques à des commandos colombiens en Haïti et d’avoir mené une “expédition militaire” contre un pays étranger.
L’accord de plaidoyer a été signé par Vincent, son avocat, Kenneth Swartz, et les procureurs fédéraux Andrea Goldbarg, Monica Castro et Russo.
Après Joseph Vincent, trois autres accusés ont admis avoir joué un rôle de soutien dans l’affaire fédérale de Miami.
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