Le commissaire du gouvernement de Port-au-Prince, Edler Guillaume, a pointé du doigt la veuve de l’ancien président Jovenel Moïse d’avoir participé à l’assassinat de son mari en 2021. Dans son réquisitoire définitif, le procureur a recommandé l’inculpation de 70 personnes, dont l’ancienne première dame Martine Moïse, rapporte le New York Times.
L’acte judiciaire ne l’accuse pas d’avoir planifié l’attentat, mais suggère qu’elle en a été complice. Elle indique qu’un suspect clé détenu en Haïti de nom Joseph Félix Badio a affirmé que la première dame et l’ancien Premier ministre Claude Joseph étaient prêts à tout pour prendre le contrôle du gouvernement. Claude Joseph a nié ces accusations.
De son côté, l’avocat de Martine Moïse, Paul Turner, basé en Floride, a nié “qu’elle soit ou puisse être suspectée dans cette affaire”, la décrivant plutôt comme “une victime, tout comme… son mari”.
“Il n’y a aucune preuve qui suggère que le ministère américain de la Justice, qui enquête séparément sur l’affaire, croit que Martine Moïse était impliquée. Désignée dans un mandat d’arrêt émis en octobre contre Haïti et actuellement en fuite, elle devrait témoigner au procès de six accusés dans le sud de la Floride dans le courant de l’année. Bien qu’il appartienne en dernier ressort au juge d’instruction, et non au procureur, d’engager des poursuites, certains observateurs estiment que cette nouvelle plainte montre que le système judiciaire haïtien est utilisé comme une arme pour détourner l’attention des liens entre de hauts responsables du gouvernement et l’assassinat. Le Premier ministre Ariel Henry, qui a été nommé quelques jours avant l’assassinat de Moïse et a ensuite pris le pouvoir, s’est entretenu “avec un conspirateur clé par téléphone peu avant et après l’assassinat”, rapporte le New York Times.
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