Crise sanitaire en Haïti : les hôpitaux publics sous le feu des gangs armées

Mackendy Filderice
ParMackendy Filderice- Rédacteur
crise sanitaire en haïti les hôpitaux publics sous le feu des gangs armées

En pleine tourmente, le système de santé haïtien est confronté à une série de défis sans précédent, exacerbés par la montée de la violence armée. Alors que l’attention est focalisée sur les épisodes de chaos qui secouent le pays, une crise silencieuse se profile dans les couloirs des hôpitaux publics, où les patients sont pris au piège de cette spirale du désespoir.

L’Hôpital de l’Université d’État d’Haïti (HUEH), bastion de la santé publique, est paralysé depuis des semaines, englouti sous le poids des violences urbaines. Dans un geste de survie, d’autres établissements, publics et privés, ont dû fermer leurs portes pour protéger le personnel et les patients des ravages des bandes armées.

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Dans cette atmosphère de désolation, les patients se retrouvent ballottés d’un établissement à l’autre, cherchant désespérément à soulager leurs souffrances. Mais les capacités des hôpitaux alternatifs tels que La Paix à Delmas 33 et l’Hôpital Eliazar Germain à Pétion-Ville sont rapidement dépassées, laissant de nombreux patients sans espoir de traitement adéquat.

Par rapport au géant HUEH, les établissements alternatifs manquent de services essentiels tels que l’ophtalmologie, la neurologie ou l’urologie, ce qui aggrave le calvaire des patients à la recherche de soins spécialisés.

Témoignant de l’horreur quotidienne, un médecin de l’hôpital Eliazar Germain déclare : “La situation à laquelle nous sommes confrontés est sans précédent. Nous n’avons jamais eu à traiter des centaines de blessés dans de telles conditions. C’est difficile, tant sur le plan personnel que professionnel”.

Mais le désespoir ne se limite pas aux murs de l’hôpital. Les patients, privés de soins vitaux par manque de place, sont renvoyés chez eux, condamnés par ce manque cruel de moyens. Dans ce contexte, chaque jour sans traitement devient une lutte pour la survie.

Mais cette crise sanitaire n’est que la partie émergée de l’iceberg. En effet, le système de santé haïtien est en proie à une multitude de difficultés persistantes, notamment des pénuries chroniques de médicaments et de sang pour les transfusions, ainsi que des obstacles financiers et physiques à l’accès à des soins de qualité.

Dans l’ombre de la violence urbaine, cette crise sanitaire reste une urgence silencieuse, une tragédie humaine qui exige une réponse urgente et concertée. Tant que les voix des patients resteront étouffées par le tumulte des rues, le véritable combat pour la santé et la dignité en Haïti se poursuivra dans l’ombre.

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Mackendy Filderice
Par Mackendy Filderice Rédacteur
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Étudiant en sciences politiques à l'Université Quisqueya, Journaliste-Rédacteur à Netalkolemedia, Publiciste, Humanitaire. Amoureux de la vie et de l'apprentissage.