Société

Dans les rues de Port-au-Prince, la population appelle au “Bwa Kale” de certains dirigeants

Le mouvement populaire “Bwa Kale”, tout comme l’insécurité auparavant, étend ses tentacules sur tout le territoire haïtien, et quasi quotidiennement, des individus, majoritairement présentés comme des bandits, soit par les forces de l’ordre ou par la population, sont lynchés puis brûlés.

Depuis le lancement initial de cette pratique inhumain consistant à éradiquer le pays de ses mauvaises graines, les bandits, près d’une centaines de personnes, dont des femmes, ont été tués, alors que la mobilisation continue.

En plus des nombreux bandits exterminés depuis le 24 avril 2023 à aujourd’hui, assoiffée de vengeance en raison de sa misère imposée par les gangs armés qui contrôlent majoritairement le pays, une partie de la population civile appelle à présent à infliger les mêmes supplices à certains ex-dirigeants et dirigeants.

En effet, des citoyens ne mâchent pas leurs mots pour dénoncer l’implication de certaines personnes dans la crise actuelle. Ils appellent au “Bwa Kale” de ces derniers, et dans la foulée des noms d’anciens présidents, de premiers ministres, de sénateurs et députés, de politiciens, d’entrepreneurs, entre autres, sont cités ainsi que leurs familles, et l’on s’abstient de les citer pour ne pas faire une quelconque promotion de la violence.

Aussi, sur les réseaux sociaux, des utilisateurs ont exprimé leur haine à l’égard de ces mêmes personnes qu’ils accusent des malheurs d’Haïti. Et selon eux, les bandits ne sont pas seulement ceux qui tuent, pillent et violent les innocents dans les rues de Port-au-Prince et dans les villes de province, ils sont aussi tirés à quatre épingle et financent les gangs armés de la place. Tous méritent le même sort, croient-ils, appelant à une révolution totale contre le “système”.

Rappelons que, depuis au moins 5 ans, Haïti connaît une situation plus qu’alarmante. En raison de l’impasse politique engendrant une crise socio-sécuritaire, le peuple haïtien vit dans une misère amère et l’espoir n’est pas à l’aube. Pour pallier à l’insécurité, des civils ont lancé le mouvement “Bwa Kale”, une véritable chasse aux bandits, et minoritaires, les autorités, dont policières, sont obligées de se plier à la volonté de la population en furie.

Pooshy Rosana, journaliste-rédacteur à Netalkolemedia, caricaturiste et graphiste. Parallèlement, coach fitness. Adore la culture populaire, les documentaires et la musculation.

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