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Deux mois de transition : où est le changement promis ?

Le 12 août 2024 marque une triste étape pour Haïti, puisque deux mois se sont écoulés depuis que Garry Conille a été investi en tant que Premier ministre de la transition. Lors de sa prise de fonction, Garry Conille avait promis de rétablir l’ordre “dans les meilleurs délais”, une promesse qui sonnait comme une lueur d’espoir pour un peuple épuisé par des années de violence et d’instabilité. Or, à ce jour, les premières semaines de son mandat ont été marquées par des promesses non tenues.

La présence de 400 policiers kenyans en renfort de la Police Nationale d’Haïti (PNH) semblait augurer d’une reprise en main de la situation sécuritaire. Cependant, la réalité sur le terrain est tout autre. Non seulement la situation ne s’est pas stabilisée, mais elle semble s’aggraver de jour en jour. Carrefour, Gressier, Ganthier et bien d’autres localités s’ajoutent désormais à la liste des “territoires perdus”, des zones où des bandes armées font la loi, défiant ouvertement les autorités.

Loin de se laisser intimider, ces groupes criminels poursuivent leur offensive contre la population. Ils exhibent leurs arsenaux avec une audace déconcertante, comme pour narguer les forces de l’ordre qui peinent à reprendre le contrôle. Les habitants de ces quartiers vivent sous la coupe de ces bandes, terrorisés et sans protection, tandis que leurs dirigeants multiplient les discours creux.

Alors que Conille a promis des actions fortes, la population attend toujours le moindre signe tangible de changement. Où est le plan stratégique pour neutraliser ces gangs ? Où est la volonté politique de sécuriser le territoire national ? Pour l’instant, tout semble indiquer que les priorités du gouvernement de transition ne sont pas alignées sur les besoins urgents de la population.

Le temps presse. Chaque jour de passivité du gouvernement signifie plus de souffrance pour le peuple haïtien. Les promesses sans action ne font qu’alimenter la frustration et le désespoir. Garry Conille et son équipe doivent comprendre que l’histoire jugera sévèrement ceux qui ferment les yeux sur la souffrance d’un peuple. Il est encore temps de redresser la situation, de prendre des mesures concrètes pour rétablir l’ordre et la sécurité. Haïti mérite mieux.

 

Source photo: Haiti24

Étudiant en sciences politiques à l'Université Quisqueya, Journaliste-Rédacteur à Netalkolemedia, Publiciste, Humanitaire. Amoureux de la vie et de l'apprentissage.