Suite à la dénonciation de certains employés de l’Electricité d’Haïti (EDH), qui dénoncent non seulement le non-paiement de 6 mois de salaire, mais surtout la passivité du syndicat de l’EDH, le syndicaliste Félix Pierre Michel, dans une interview accordée au journal ce mardi, a tenté de justifier ce non-paiement en dénonçant le laisser-faire des autorités du gouvernement central.
Dans une interview accordée à NetAlKole Media, le vice-président de la FESTRESD’H, Félix Pierre Michel, a expliqué pourquoi les employés n’ont pas encore reçu leurs 6 mois de salaire. Il estime que l’insécurité joue un rôle important dans ce retard, soulignant que les employés de l’EDH ne reçoivent pas leurs chèques du Ministère de l’Economie et des Finances.
“C’est le revenu des contribuables qui permet à l’EDH de fonctionner normalement. Face à l’insécurité où les techniciens ne peuvent pas collecter dans les zones occupées par les bandits, EDH ne peut pas faire circuler les factures pour récupérer de quoi payer les employés et avoir du carburant pour fonctionner normalement”, a expliqué M. Félix, précisant que certaines zones sont totalement inaccessibles aux techniciens, tandis que d’autres les obligent à réparer les équipements sous peine d’être kidnappés et abusés par les chefs de gangs qui vivent dans ces zones de non-droit.
Dans ce contexte, M. Félix a dit avoir suggéré aux responsables de l’EDH, en particulier au ministre des Travaux publics, Rosemond Pradel, de faire un plaidoyer auprès de ses collègues ministres pour récupérer un bon nombre de créances de l’institution auprès de certains ministères clés, afin de permettre à l’institution de fonctionner de manière générale.
“Des institutions publiques doivent beaucoup d’argent à EDH, notamment l’APN, l’AAN et d’autres. Si le ministre pouvait récupérer son argent, l’institution pourrait réduire le nombre de mois qu’elle doit à ses employés, et pourrait fonctionner jusqu’à ce que l’insécurité dans le pays soit résolue”, a proposé le syndicaliste.
M. Félix a également précisé que le syndicat de l’EDH reste attaché aux revendications de ses employés, niant les accusations selon lesquelles les responsables de l’EDH seraient de mèche avec le syndicat au détriment des employés. “Au contraire, nous dénonçons le non-paiement de 6 mois de salaires aux employés de l’EDH, ce qui est inacceptable. Nous demandons aux responsables d’agir rapidement pour éviter que cette situation ne s’aggrave à l’approche des fêtes de fin d’année.”
Il a également profité de l’occasion pour expliquer que les manifestants disaient la vérité sur le prêt sur salaire dont certains ont bénéficié. “Les employés ont des difficultés à payer leur loyer, les frais de rentrée scolaire de leurs enfants, et des cas de maladie ont également été soulevés. L’administration n’a eu d’autre choix que de donner la priorité aux cas urgents. Tout le monde ne peut pas être satisfait, vu l’augmentation de la demande. Sinon, il aurait pu payer un ou deux mois de salaire”, explique Félix Pierre Michel.
Enfin, le vice-président du syndicat EDH craint une situation plus délicate si les responsables n’agissent pas au plus vite pour trouver un accord avec les employés, dont les revendications sont justes. Dans le même temps, les manifestants préviennent que la situation pourrait déboucher sur une grève générale s’ils ne reçoivent pas leurs 6 mois de salaire.
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