Au moins 116 morts et près de 80 blessés ont été recensés mardi dans le vaste complexe carcéral de Guayas, à Guayaquil, ville portuaire et carrefour commercial du sud-ouest de l’Equateur. Par rapport à la multiplication des affrontements entre gangs rivaux dans les prisons d’Équateur, pour pallier à ces dérives, le chef d’Etat équatorien Guillermo Lasso, a décrété, mercredi 29 septembre, « l’état d’exception » dans tous les établissements pénitentiaires du pays.
Depuis des mois, de nombreuses violences s’effectuent entre des gangs de narcotrafiquants liés aux redoutables cartels mexicains de Sinaloa et Jalisco Nueva Generacion dans les prisons équatoriennes.
« À Gayaquil, je présiderai le comité de sécurité chargé de coordonner les actions nécessaires pour contrôler l’urgence, en garantissant les droits humains de toutes les personnes impliquées », a précisé Guillermo Lasso via son compte Twitter.
Lors d’une conférence de presse à Guayaquil, le président équatorien a déclaré « Les bilans nous disent qu’il y a 116 morts et près de 80 blessés. Tous sont des détenus », a fait savoir le chef de l’Etat. Un précédent bilan émanant des services pénitentiaires (SNAI) faisait état de plus de 100 morts et 52 blessés.
Selon le général Buenano, les victimes portaient des « impacts de projectiles d’arme à feu et d’éclats de grenades ».
Face à une telle situation, la police renouvelle son engagement et s’est dit être prête à intervenir de nouveau dans la prison « en raison d’une alerte sur de possibles, nouveaux affrontements entre bandes criminelles ». De ce fait, mercredi, des policiers à cheval et des militaires surveillaient l’extérieur du complexe.
Dans la foulée, la Commission interaméricaine des droits de l’homme (CIDH), a indiqué depuis début 2021 avant les violences de mardi, le nombre de détenus qui se sont entretués derrière les barreaux en Équateur s’élevait à un total de 123.
Plus loin, Fernando Carrion, un expert en sécurité, de son côté, rappelle « Il y a une crise carcérale depuis 2010, avec une moyenne de 25 homicides par an, mais elle s’est considérablement accélérée depuis 2017 jusqu’au pic de cette année ». Un tiers des détenus « proviennent d’organisations criminelles liées au trafic international de drogue », a –t-il précisé.
En outre, la violence est devenue quasi-permanente dans les prisons du pays estimé à environ 17,7 millions d’habitants, les principaux producteurs mondiaux de cocaïne, et utilisé comme zone de transit pour l’expédition vers les États-Unis et l’Europe. De plus, près de 116 tonnes de drogues, principalement, de la cocaïne, ont été saisies entre janvier et août 2021.
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