La commune de Petite-Rivière de l’Artibonite, arrondissement de Dessalines, au nord de Port-au-Prince, est actuellement confrontée à un grave problème d’insécurité. Si les quartiers populaires font illusion au chaos, l’insécurité fait tache d’huile dans les quartiers de cette commune située dans le département de l’Artibonite.
Depuis plusieurs mois, la situation sécuritaire dans le département de l’Artibonite, particulièrement à Petite Rivière, est totalement hors de contrôle. Les autorités locales ont abandonné la commune et les locaux des institutions publiques, telles que la DGI, le tribunal de première instance, la mairie et d’autres institutions restent déserts. Les gens sont désespérés et ne savent plus vers qui se tourner pour obtenir de l’aide, rapportent plusieurs sources locales, dont PressLakay.
À l’heure actuelle, l’insécurité en Haïti n’a épargné aucun endroit, que ce soit dans la région de la capitale ou dans d’autres villes de province. Si les habitants de certains quartiers ont pu souffler grâce à la campagne dénommée « Bwa Kale », dans beaucoup d’autres, la population est surtout opprimée et à la merci de groupes armés sans pitié. La commune de Petite Rivière de l’Artibonite ne fait pas exception, étant sous la domination du groupe armé connu sous le nom de Gran Grif, qui a établi son quartier général dans la région depuis plus de cinq ans.
« Les habitants ont été contraints de fuir les exactions du groupe, qui empiète sur les terres des paysans. D’une part, les citoyens doivent faire face à la violence des militants ; d’autre part, ils sont toujours victimes des exactions de l’Union, qui a dressé des barrages le long de la route nationale numéro 1 pour encercler le groupe ‘Gran Grif' », a expliqué Desir Venes, un citoyen de la communauté, sur RTVC, qui n’en pouvait plus.
Selon Desir Venes, le groupe a pris le contrôle de la communauté sans que les autorités de l’État ne fassent rien. Les habitants qui ont été contraints d’abandonner leurs maisons sont sans ressources et subissent quotidiennement les violences de leurs agresseurs. Pour ce qui est de la présence de la police, elle est totalement inexistante. Cela permet aux bandits d’appliquer leurs lois comme bon leur semble. En conséquence, les écoles, les églises et les petits commerces ne fonctionnent plus correctement à Petite Rivière de l’Artibonite.
En réaction, les habitants de la commune ne font plus confiance aux autorités policières et se sont associés à l’Union pour tenter de démanteler le groupe armé. Cela a conduit à des affrontements spontanés entre les deux groupes armés.
« Les affrontements qui ont eu lieu entre le groupe armé Gran Grif et l’Union ont fonctionné dans une certaine mesure. Cependant, les habitants en attendaient plus. Ils voulaient simplement que le groupe soit démantelé », dit-il.
L’insécurité en Haïti n’est pas seulement un problème dans les zones métropolitaines. Les villes de province sont également touchées. Dans diverses zones éloignées de la capitale, les habitants sont contraints de fuir leurs terres sous les tirs pour survivre. Malgré cela, ils sont opprimés et abandonnés à leur sort ou à la merci des sans foi ni loi.