Le ministère de la Justice et de la Sécurité Publique (MJSP), de concert avec le Conseil Supérieur de la Pouvoir Judiciaire (CSPJ), annonce dans une note des audiences destinées à désengorger les prisons sur toute l’étendue du pays.
Le MJSP et le CSPJ ont précisé que ces audiences débuteront à partir de ce lundi 6 novembre et jusqu’au mardi 31 janvier. « Les assises criminelles sans assistance de jury et les sièges correctionnels, décidés ensemble, ont débuté le 30 octobre dans plusieurs juridictions de la République », peut-on lire dans la note.
Par ailleurs, dans un rapport détaillé rendu public en juin 2021 par le BINUH et le Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme, plus de 800 détenus dans 12 prisons ont expliqué une brutale réalité de la situation des détenus en milieu carcéral. « On est plus capable de vivre comme ça, notre vie est pire que celle des animaux », a-t-il dit.
Le rapport révèle la manière dont la plupart des détenus coexistent dans des cellules surpeuplées et mal éclairées, sans ventilation adéquate, eau potable ou installations sanitaires. Ils défèquent dans des seaux qui ne sont pas régulièrement vidés et reçoivent une ration quotidienne de nourriture, avec un accès limité ou inexistant aux soins de santé. Ces conditions s’apparentent à des traitements cruels, inhumains et dégradants, voire à des actes de torture, selon l’ONU.
Les nouvelles mesures du Conseil Supérieur de la Pouvoir Judiciaire et le ministère de la Justice devraient être un ouf de soulagement, car en juin 2021, plus de 82 % des détenus n’ont pas été jugés. Souvent, ils sont détenus de façon arbitraire pendant plus d’un an, avant même de comparaître devant un juge. En mars 2021, le Conseil de sécurité de l’ONU a de nouveau appelé Haïti à mettre fin à la pratique de la détention provisoire prolongée après des années de résolutions et d’investissements en ce sens.
Wallace Elie
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