Le Premier ministre haïtien Ariel Henry se trouve au centre d’une tempête politique, l’administration Biden exerçant une pression considérable pour obtenir sa démission. Alors qu’il tentait de rentrer chez lui après une mission diplomatique cruciale à l’étranger, M. Henry a reçu en plein vol un message décisif du département d’État américain, rapporte le journal de Floride Miami Herald.
En effet, depuis des mois, l’administration américaine plaidait pour qu’Ariel Henry, au pouvoir depuis l’assassinat du président Jovenel Moïse il y a près de trois ans, conduise une transition politique vers des élections démocratiques. Cependant, avec la situation actuelle à Port-au-Prince, où les gangs ont pris le contrôle, le temps semble avoir épuisé la patience de Washington. Les Etats-Unis ont demandé à M. Henry de former un nouveau gouvernement de transition et de démissionner, marquant un revirement spectaculaire de la position de la Maison Blanche.
La journée qui a précédé cette demande a été marquée par des réunions urgentes à Washington, où les fonctionnaires américains, confrontés à la réalité cauchemardesque de l’effondrement potentiel d’Haïti, ont été contraints d’affronter leurs pires craintes. Au même moment, Ariel Henry, qui se trouvait secrètement aux États-Unis pour négocier son retour en Haïti, a vu ses plans brusquement modifiés lorsque la République dominicaine a refusé l’autorisation d’atterrir à son avion.
La crise en Haïti, où des gangs encerclent la capitale et mettent en péril les principales institutions du pays, a obligé l’administration américaine à revoir sa position vis-à-vis d’Ariel Henry. Alors que le Premier ministre se trouvait à Porto Rico, son avion a été accueilli par des agents des services secrets américains, ce qui a créé une certaine confusion à la Maison Blanche.
L’opposition à la démission de M. Henry souligne les craintes d’une vacance du pouvoir, laissant la porte ouverte aux chefs de gangs et aux politiciens indésirables. Cependant, d’autres estiment que la perte de confiance de la population dans la capacité de M. Henry à gouverner ne laisse pas d’autre choix. La situation complexe d’Haïti, caractérisée par une insécurité persistante et la montée en puissance d’un État narcotrafiquant, appelle une action immédiate et réfléchie.
En l’absence du Premier ministre Henry, le ministre des finances Michel Patrick Boisvert a assumé le rôle de Premier ministre intérimaire, déclarant l’état d’urgence et le couvre-feu pour la capitale et les villes environnantes. La proposition américaine selon laquelle Ariel Henry devrait accepter un nouveau gouvernement de transition et démissionner une fois la nouvelle structure en place devrait être discutée lors d’une réunion à huis clos du Conseil de sécurité des Nations unies.
La crise en Haïti souligne la nécessité d’une action rapide et coordonnée pour rétablir la sécurité et faciliter une transition pacifique vers des élections libres et équitables. Alors que les yeux du monde se tournent vers la situation en Haïti, la diplomatie et la stratégie politique joueront un rôle crucial dans la résolution de cette crise complexe.
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