La date du 7 février en Haïti a pris une tournure négative, à tel point que “les premiers Noirs libres” auraient dû célébrer ce jour comme une date historique dans la politique haïtienne. Des morts et des blessés ont été enregistrés mercredi lors d’une grande manifestation anti-gouvernementale dans plusieurs villes du pays. Des agents de la Brigade de Surveillance des Aires Protégées (BSAP) ont été abattus et appréhendés par des agents de la Police Nationale d’Haïti.
Beaucoup de nos lecteurs avaient prédit que cette journée ne se terminerait pas sous un beau coucher de soleil après notre dernier article intitulé “Moïse Jean Charles annonce une nouvelle manifestation et appelle à la désobéissance civile”, évoquant les discours révoltés de ce dernier. Le chef de cette révolution, Guy Philippe, et le promoteur du remplacement du drapeau bicolore par le drapeau noir et rouge, Moïse Jean Charles, ont fait descendre des milliers de personnes dans les rues pour protester contre l’ingérence d’Ariel Henry. Malheureusement, cette journée, qui devait marquer la fin du mandat d’Ariel tel qu’inscrit dans le document officiel de l’accord du 21 décembre, s’est terminée en guerre civile sous les yeux du neurochirurgien Ariel Henry.
Si les politiciens et la population étaient très motivés et assoiffés de cette mobilisation, les agents de la BSAP, récemment mis à pied par ce gouvernement, étaient également prêts à échanger de balles réelles pour forcer le départ d’Ariel Henry de la primature. Quant à la Police Nationale d’Haïti, son objectif était d’arrêter toute personne en possession d’armes, comme l’a annoncé le commissaire du gouvernement de Port-au-Prince, Edler Guillaume.
Dans les villes de province, plusieurs victimes ont été enregistrées, dont des morts et des blessés. Des entreprises ont été vandalisées.
Dans la capitale, la situation s’est aggravée avec des morts et des blessés sous les balles réelles et les responsabilités de la Police Nationale d’Haïti (PNH).
Haïti, entre l’arrivée d’une force étrangère et une révolution !
Si Haïti a besoin d’une révolution pour donner à son peuple assoiffé et affamé l’espoir d’une vie meilleure, pour ce gouvernement, l’arrivée de la force multinationale, qui sera dirigée par la police kenyane, est plus intéressante que toute autre chose.
La révolution annoncée par Guy Et Mòy soulève de nombreuses questions, et fait déjà face à une grande perte de vies humaines en une seule journée. Le chef de l’État, Ariel Henry, est toujours au pouvoir et à l’intention d’y rester indéfiniment. Quant au duo à l’origine de cette révolution, Moïse Jean Charles/Guy Philippe, il reste à savoir quelle sera la prochaine étape.
Facebook Comments