Dans une lettre adressée au Commissaire du Gouvernement près le Tribunal de Première Instance de Port-au-Prince, Alfredo Junior Antoine, accusé de blanchiment d’argent, décline l’invitation à être entendu, dénonçant une violation de l’Etat de droit. Son avocat, Me Sonet SAINT-LOUIS, soutient que la procédure en cours risque de compromettre la présomption d’innocence et de mettre en péril l’intégrité du processus judiciaire.
Suite à un rapport de l’Unité de Lutte contre la Corruption (ULCC) impliquant M. Antoine dans une affaire de blanchiment de fonds provenant de la vente d’un immeuble à l’ONA, le Commissaire du Gouvernement a convoqué l’intéressé pour être entendu ce lundi 27 novembre 2023.
Dans sa lettre, l’avocat souligne que la vente légale d’un bien immobilier ne doit pas être considérée comme un délit, et que l’absence de surfacturation n’indique pas une fraude entre le vendeur et l’acheteur.
L’avocat va plus loin, critiquant la divulgation publique du rapport de l’ULCC comme une violation du secret de l’instruction, et mettant en cause l’impartialité du commissaire du gouvernement. Il insiste sur la nécessité de distinguer clairement les rôles de procureur et d’enquêteur, soulignant que le ministère public n’est pas une juridiction de jugement.
L’avocat adresse deux questions majeures au commissaire du gouvernement : la nature du rapport de l’ULCC et le type de crime allégué.
En conclusion, l’avocat affirme la volonté de son client de répondre devant un juge d’instruction, tout en dénonçant une possible instrumentalisation de la justice. Au-delà du cas individuel, cette affaire soulève des questions cruciales sur la préservation de l’Etat de droit et de l’équité dans le traitement des affaires de corruption.
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