Cela fait maintenant deux ans que le neurochirurgien Ariel Henry occupe le poste de Premier ministre d’Haïti, suite à sa nomination par l’ancien président Jovenel Moïse peu avant son assassinat en juillet 2021. Malgré le soutien de la communauté internationale et les promesses répétées, la situation du pays ne s’est guère améliorée et les Haïtiens attendent toujours des résultats tangibles de la part de son gouvernement.
L’investiture d’Ariel Henry a coïncidé avec une période d’instabilité politique et d’insécurité croissante dans le pays. De plus, sans mandat clair et sans contre-pouvoir, le Premier ministre a bénéficié du soutien indéfectible de la communauté internationale, ce qui lui a permis de se maintenir au pouvoir sans réelle opposition ni obligation de rendre des comptes. Le Parlement haïtien est devenu totalement caduc, laissant Ariel Henry seul maître à bord, une situation inédite depuis 1986.
L’absence de progrès concrets dans la résolution de la crise haïtienne est l’un des aspects les plus frappants du bilan d’Ariel Henry. Malgré les accords partisans signés fin 2022, aucune mesure concrète n’a été mise en œuvre et le Haut Conseil de Transition est le seul résultat tangible de ces accords politiques.
Le Premier ministre s’est également distingué par ses nombreux voyages à l’étranger, dont le coût n’est pas communiqué à la presse. Ces voyages soulèvent des questions quant à leur impact sur la situation intérieure du pays et aux résultats réels qu’ils ont permis d’obtenir.
Parmi les rares mesures concrètes prises par Ariel Henry, on peut citer l’augmentation du prix des carburants et les demandes répétées d’intervention d’une force armée pour lutter contre les gangs armés. Malheureusement, ces demandes sont restées lettre morte, malgré la confirmation de l’adoption d’une résolution par le Conseil de sécurité des Nations-Unies visant à envoyer une force multinationale pour soutenir la police nationale haïtienne.
Alors que le pays marque le deuxième anniversaire du gouvernement d’Ariel Henry, les Haïtiens continuent de se débattre avec les conséquences de l’inaction et des mauvaises décisions prises au cours des 24 derniers mois. Le bilan mitigé du Premier ministre n’offre que peu d’espoir de solutions durables à la crise politique et à l’insécurité qui ont frappé le pays.
Le peuple haïtien attend désormais du gouvernement des actions concrètes et une réelle volonté politique pour répondre à ses besoins urgents. Les promesses vides et les voyages à l’étranger ne suffiront plus à apaiser leur frustration et leur désespoir. Haïti a besoin de dirigeants capables de prendre des mesures audacieuses et de s’engager réellement pour l’avenir du pays.
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