Complicité entre des bandits et des pompistes, la partie cachée de la pénurie de carburant

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PHOTO Andres Martinez Casares, REUTERS

Depuis au moins deux mois Haïti fait face à une pénurie de carburant de dernier niveau, et celle-ci affecte grandement la bonne marche des activités du quotidien, particulièrement le transport. Dans les stations-services des consommateurs s’impatientent à longueur de journée pour acheter du carburant, ce, dans la plus grande des difficultés.  

Si dans un premier temps la crise a été en partie engendrée par l’insécurité – particulièrement à Cité-Soleil, qui abrite le plus grand centre de stockage de produits pétroliers en Haïti, le terminal Varreux – aujourd’hui, elle est une parfaite planification entre les responsables de pompes et des bandits. 

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La vente illicite de carburant sur les trottoirs n’est pas un hasard, elle est plutôt une source très rentable, aussi pour les pompistes que les commerçants dans les rues.  

Un pompiste gagne en moyenne entre 100 à 250 gourdes sur chaque gallon ; au moins 250 gourdes sur le gros gallon jaune dont le prix initial est de 2 500 gourdes dans les stations-services, et au moins 5 000 gourdes sur un droume en plastique, et cela dépend de la disponibilité du pétrole sur le territoire. 

« Autant la crise perdure, autant les pompistes gagnent plus d’argent », a confié une commerçante qui a vendu la mèche. 

À Delmas 45, le vente des produits pétroliers est dirigé par des bandits 

Ils assurent la vraie sécurité de la station de vente DNC à Delmas 45. Lorsque celle-ci dessert les consommateurs en carburant, plusieurs hommes en civil, pour la plupart armés, dont de poignard, sont toujours présents sur les lieux. Parfois la pompe a recours à des policiers si la situation s’aggrave avec la frustration des motocyclistes en raison de la vente excessive de carburant dans des récipients.  

Ses hommes décident quels/et combien de véhicules peuvent entrer pour s’approvisionner en essence, et ont la pleine approbation des responsables de la pompe. Et c’est pourquoi certains pompistes priorisent les récipients aux véhicules. 

Aussi, ses gardiens qui sont en provenance de Delmas 38 et 36 ont leur commerce privé. La majorité des commerçants•tes qui vendent sur les trottoirs de Delmas 40 à 43 sont à leur solde, car ceux-ci ont l’autorisation totale d’acheter ou de faire acheter des gens dans des récipients, avec un pourcentage à gagner bien sûr. 

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500 gourdes à 1500 gourdes le gallon 

Le carburant se fait rare dans les stations-services, alors que les rues en bondent. Que ce soit à Pétion-Ville, Delmas ou Tabarre, les gallons de gazoline font office de décoration. 

Sur le marché noir, un gallon peut coûter une petite fortune : entre 500 et 2 000 gourdes au moins. Lors des crises précédentes, le gallon de gazoline se vendait dans les rues jusqu’à au moins 3 000 gourdes. 

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Des patrouilles de police tentent, lorsque l’occasion se présente, de saisir des récipients de carburant dans l’aire métropolitaine, mais lutter fermement contre une telle pratique est impossible par manque de volonté, car des policiers sont aussi en quête de l’or noir. 

Toutefois pour tenter de remédier à la situation, le Ministère du Commerce et de l’Industrie (MCI) avait annoncé un processus d’inspection des pompes à essence à Port-au-Prince. Plusieurs ont été sanctionnées pour refus d’obtempérer à la justice, ou pour avoir stocké illégalement du pétrole afin d’intensifier la crise et priorisé la vente de carburant dans les rues. 

Malgré ce processus qui vise à atténuer la crise, les consommateurs sont toujours assoiffés de pétrole. Des files d’attente sont constatées sous les stations-services : camions, voitures ou motocyclettes, espèrent faire le plein. 

Les stations-services gagnent plus avec la crise : rendre le carburant rare est plus rentable que jamais, car son prix varie selon la volonté du marché noir. 

 

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