Alors que la crise humanitaire persiste à Port-au-Prince, les ménages sont confrontés à la flambée des prix des denrées alimentaires, ce qui exacerbe leur vulnérabilité et leur désespoir. Un récent rapport du Bureau des Nations unies pour la coordination des affaires humanitaires (OCHA) en Haïti, en collaboration avec les partenaires humanitaires, met en lumière la situation critique qui s’aggrave chaque jour dans la capitale haïtienne.
La directrice exécutive du Fonds des Nations unies pour la population (FNUAP), le Dr Natalia Kanem, a lancé un appel urgent pour des solutions de protection durables en Haïti le 3 mai, soulignant les droits et les besoins spécifiques des femmes, des filles et de tous les civils, ce qui met en évidence l’urgence de la situation actuelle.
L’un des principaux défis auxquels sont confrontés les ménages haïtiens est l’escalade incessante des prix sur les marchés, qui fait qu’il est de plus en plus difficile pour les familles de se procurer des aliments de base et d’autres produits essentiels. Depuis le début de l’année, le coût moyen d’un panier alimentaire a augmenté de 23%, mettant de nombreux produits hors de portée d’une grande partie de la population.
Les conséquences de cette crise alimentaire sont alarmantes. En avril, 33% des ménages ont été confrontés à un choc économique majeur, incluant la hausse des prix des denrées alimentaires de base et des pertes d’emploi. Près de 94% des ménages n’ont pas de réserves alimentaires et achètent au jour le jour, ce qui les rend particulièrement vulnérables à l’instabilité des prix.
Outre les défis économiques, l’insécurité croissante due à l’activité des gangs entrave également l’accès des Haïtiens aux services de santé. Plus de la moitié des hôpitaux de Port-au-Prince fonctionnent actuellement en dessous de leur capacité normale en raison des attaques et des pillages. La situation met en danger la vie de nombreuses personnes qui dépendent de ces services essentiels.
Les conséquences de la crise alimentaire se font également sentir dans les sites de déplacés, où des cas suspects de choléra et de COVID-19 ont récemment été détectés. Les autorités sanitaires, avec le soutien de l’Organisation panaméricaine de la santé (OPS) et de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), redoublent d’efforts pour prévenir de nouvelles épidémies dans ces zones à haut risque.
Malgré ces difficultés persistantes, les partenaires humanitaires ont fourni une assistance vitale à plus de 36 000 personnes dans le secteur de la santé et continuent à travailler sans relâche pour répondre aux besoins urgents des communautés les plus touchées. Cependant, le financement du plan de réponse humanitaire reste terriblement insuffisant, avec seulement 15% des besoins couverts, ce qui nécessite une action urgente et concertée de la part de la communauté internationale.
La crise alimentaire en Haïti est un cri de détresse qui exige une réponse rapide et coordonnée. Les ménages haïtiens, déjà confrontés à des défis insurmontables, ont besoin d’un soutien immédiat pour faire face à cette crise multidimensionnelle qui menace leur survie quotidienne.
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