Dans une note transmise à notre rédaction, le Centre d’analyse et de recherche en droits humains (CARDH) affirme que la zone de Martissant, située à la périphérie sud de Port-au-Prince, est toujours sous contrôle de gangs armés depuis que des affrontements meurtriers avaient éclaté dans la région, le mardi 1er juin 2021, sans que les autorités de l’État ne s’en aperçoivent.
CARDH a rapporté qu’environ 30 citoyens ont été tués dans des affrontements entre gangs rivaux à Martissant entre le 1er et le 3 juin 2021, et qu’environ 20 autres ont été tués dans la nuit du 17 juin 2021.
Des corps ont été jetés à la mer et des femmes ont été violées à Martissant 2 A, dont Johanna, qu’elle connaissait.
À la suite du conflit, quelques 2 000 personnes déplacées à l’intérieur du pays (PDI) sont enregistrées, dont 1 500 au Centre Sportif de Carrefour.
En juin 2023, la traversée de Martissant reste une préoccupation majeure pour tous. Les groupes armés continuent de tuer, d’extorquer des rançons et d’appliquer leurs lois de terreur en toute impunité.
Un nombre indéterminé de victimes innocentes ont été tuées
Le 5 juin 2021, l’infirmière Virgile Lorna Fils Aimé a été assassinée à l’intérieur d’une ambulance. Le 21 juillet 2021, plusieurs passagers ont été assassinés dans un minibus. Le 5 août 2021, quatre passagers ont été assassinés, et le 1er décembre de cette même année, une femme a été tuée d’une balle à la tête en traversant cette voie, écrit le CARDH dans ce rapport.
« 12 passagers ont reçu des projectiles partout, dont neuf (9) grièvement blessés (constat du juge de paix Moïse Jean à l’hôpital de Diquini). Le 6 décembre 2021, Carlos Basile, professeur de chimie, a été tué. Le 24 décembre 2021, trois (3) personnes ont été tuées et plusieurs autres blessées. Le 27 décembre 2021, quatre personnes ont été tuées à bord de deux autobus de transports », a-t-il également précisé.
CARDH rapporte que les hôpitaux desservant la troisième circonscription de Port-au-Prince, dont Médecins sans frontières (MSF) et Saint-Germain, ont été contraints de fermer. De plus, certaines écoles publiques et parapubliques servent à présent de cachette pour les bandits.
« Les départements des Nippes et de la Grande Anse (Sud-Ouest d’Haïti), du Sud, du Sud-Est et une partie de l’Ouest (Carrefour, Léogane, Petit Gôave, Miragôane…) sont presque coupés du reste du pays. Les opérations policières qui ont débuté peu après le mouvement baptisé “Bwa Kale”, lundi 24 avril 2023, au bicentenaire et ses environs, suscitant l’attention de la population, n’ont pas abouti. Une perle excavatrice de la police a été incendiée par le gang “5 segond » de Village de Dieu, écrit le CARDH dans ce rapport.
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