Exclusif | De « machann pèpè » à licenciée en Droit, Yvenelda OSCAR vient de loin

Jim Larose
ParJim Larose- Rédacteur
exclusif de « machann pèpè » à licenciée en droit, yvenelda oscar vient de loin

« Les gens d’accomplissement s’assoient rarement sur leur laurier en laissant les choses leur arriver. Ils sortent eux-mêmes et font arriver les choses », dit Léonard de Vinci. Cet aphorisme est un exemple parfait pour conjuguer le parcours exceptionnel de Yvenelda OSCAR, celle qui a su harmoniser l’entrepreneuriat et les études universitaires pour construire son avenir.

Elle s’appelle Yvenelda OSCAR. Elle a 28 ans. Elle est originaire de Jean Rabel, où son père vit encore. C’est en 2018 qu’elle a commencé ses études universitaires, dans une faculté privée de la capitale. “J’ai fait des études en Sciences Juridiques dans une université de Port-au-Prince, de 2018 à 2022. Je viens de soutenir mon mémoire de licence pour lequel j’ai obtenu la note de 75/100”.

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Jointe par téléphone par notre rédaction, d’une voix douce et caressante, la désormais licenciée en droit nous fait savoir que son parcours universitaire n’a pas été facile. “J’ai connu des hauts et des bas. Je sais ce qu’est d’avoir une vie difficile. Mais en dépit de tout, je suis une femme forte. Je sais comment surmonter les moments difficiles et y apporter les solutions qu’il faut.”

Dans une publication qu’elle a faite sur Facebook, celle qui a bouclé ses études secondaires au Lycée Jacques 1er de Croix-des-Bouquets, témoigne qu’elle est une fille qui croit au travail pour atteindre la route du succès. C’est d’ailleurs cette façon de penser, à l’instar de sa précarité économique, qui l’a poussé à vendre des vêtements usagés un peu partout à Port-au-Prince. “Cela m’a aidé à gagner dignement ma vie”, dit-elle d’une voix empreinte de fierté.

“Petèt nou konn kwaze m nan lari Pòtoprens ak gwo sak sou tèt mwen, ak kò m byen sal, tenis sal… Men tout sa yo mwen te chwazi fè yo paske mwen te kwè se pa vann kò m, ni fè kout mal taye, ki pou mete m kote m vle ye a. Mwen goumen anpil ak lavi. Mwen sonje yon fwa mwen tonbe ak yon gwo sak rad. Tenis mwen chire. Men m pa t janm wont paske m te kwè : pito kò m sal, men m sal, men mwen rive o somè ak yon pèsonalite, yon repitasyon ki pwòp”, lit-on sur sa page Facebook.

Questionnée sur sa philosophie de la vie, sur sa façon de percevoir les choses, elle nous confie qu’elle est une femme libre et sans complexe. “Je n’ai jamais eu peur d’être à la fois détaillante et étudiante. Ce sont deux vies différentes, voire parallèles, qui pourtant se complètent, car ce sont mes activités commerciales qui m’ont aidé à payer la fac, me procurer de certains documents et gérer mes frais de transport”, a fait savoir la jeune dame de 28 ans, encore célibataire.

“Je n’ai pas uniquement été une détaillante de vêtements. Selon les circonstances, je vendais également “kokiyòl”, “pate” et bien d’autres choses encore”, a-t-elle précisé dans notre entretien téléphonique. En ce sens, elle encourage les jeunes de sa génération, pour qui le pays est aussi difficile, à prendre la voie de l’éducation, tout en exerçant parallèlement une activité digne qui peut les soutenir économiquement. “Pran chimen lekòl. Pa vann diyite w. Travay di. Fè komès. Fè tout sa w jwenn pou w fè pou w mete tèt ou kote w vle a”, a-t-elle conseillé.

Maintenant détentrice d’une licence en droit, celle qui vise à avoir une carrière dans la profession d’avocat a soutenu son travail de recherche avec pour sujet : “Les conditions juridiques des personnes en concubinage à l’égard de la législation haïtienne : cas de la 3e circonscription de Port-au-Prince, de 2010 à 2020”. Pour l’heure, elle est conférencière, formatrice et directrice d’intégration au sein de la FEWGI, une organisation non-gouvernementale à but non-lucratif qui œuvre dans l’émancipation des femmes et des filles en Haïti.

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