Politique

Garry Conille déclare la guerre à la corruption lors de son investiture

Lors de l’installation de son gouvernement le mercredi 12 juin à la Villa d’Accueil, le Premier ministre Garry Conille a utilisé des mots forts : « Tolérance zéro contre la corruption ! Ce discours, destiné à ses ministres, se voulait une déclaration ferme en faveur d’une gestion rigoureuse des maigres ressources de l’Etat, afin qu’elles profitent réellement à la population.

Cette annonce intervient à un moment où la lutte contre la corruption est au cœur des préoccupations nationales et internationales. En effet, la veille, Hans L. Joseph, directeur général de l’Unité de Lutte contre la Corruption (ULLC), s’était également fait l’écho de cette détermination lors de son discours au sommet de l’ONU. Joseph a déclaré une guerre sans merci aux corrompus, affirmant qu’Haïti ne doit pas devenir un refuge pour les dilapidateurs de fonds publics.

Cependant, la crédibilité de Garry Conille est remise en cause par son passé trouble. Malgré un discours anticorruption virulent, son histoire personnelle est entachée de scandales. Il est accusé d’avoir confié des postes ministériels à des personnes impliquées dans des pratiques de corruption, afin de consolider son pouvoir et de permettre la poursuite du pillage des caisses de l’Etat.

Plus inquiétant encore, Garry Conille avait refusé de comparaître devant la justice haïtienne après avoir été inculpé dans une affaire de corruption liée au Centre National des Equipements (CNE). Un mandat d’arrêt international a même été lancé contre lui. De plus, son implication dans la dilapidation des fonds PetroCaribe et de la Commission Intérimaire pour la Reconstruction d’Haïti (CIRH) est considérée comme l’un des plus grands crimes financiers de l’histoire récente du pays et reste à ce jour impuni.

Ces faits jettent une ombre sur ses déclarations actuelles, laissant la population haïtienne sceptique quant à l’engagement réel de ce gouvernement dans la lutte contre la corruption. La rhétorique de Garry Conille, bien que puissante en surface, semble pour beaucoup n’être qu’une façade pour masquer une réalité plus sombre.

La lutte contre la corruption en Haïti passe non seulement par des paroles fortes, mais aussi par des actions concrètes et transparentes. Pour regagner la confiance du public, Garry Conille devra prouver par ses actes que ses déclarations ne sont pas de simples paroles, mais le reflet d’un engagement sincère et profond en faveur de la probité et de la justice.

 

Source Photo: Haiti24

Étudiant en sciences politiques à l'Université Quisqueya, Journaliste-Rédacteur à Netalkolemedia, Publiciste, Humanitaire. Amoureux de la vie et de l'apprentissage.

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