Grâce à une cornée artificielle à base de porc, des aveugles ont recouvrés la vue 

Jephte Pascal
ParJephte Pascal- Rédacteur
grâce à une cornée artificielle à base de porc, des aveugles ont recouvrés la vue

Dans le monde, plusieurs personnes sont aveugles à cause d’un endommagement de la cornée. Bien que cette pathologie puisse être traitée par greffe, il existe une pénurie de cornées et de donneurs, surtout dans les pays à revenu faible et intermédiaire d’Asie, d’Afrique et du Moyen-Orient. Mais une récente découverte médicale pourrait leur permettre de retrouver la vue : Des chercheurs de l’université de Linköping en Suède dans la revue Nature Biotechnology racontent comment une cornée artificielle a permis à des personnes aveugles, ou sur le point de l’être, de recouver la vue. 

Ce n’est encore que le résultat d’une étude pilote, première étape de tests chez l’humain, mais il est hautement prometteur selon les médecins. Sur les vingt patients recrutés pour cet essai, tous atteints d’un kératocône avancé, (maladie évolutive sans cause qui affecte la cornée), 14 étaient devenus aveugles, et tous ont eu leur vision restaurée, grâce à une greffe de cornée artificielle à base de porc. 

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Pour mettre au point une cornée artificielle, il faut de la protéine collagène, principal composé de ce tissu humain, les chercheurs ont utilisé des molécules de collagène issues de peau de porc purifiées et produites dans des conditions adaptées à un usage humain. Ils précisent que la peau de porc utilisée est un sous-produit de l’industrie agro-alimentaire, ce qui la rend facile d’accès et économiquement avantageuse. Ces molécules ont été stabilisées pour devenir un matériau solide, permettant sa manipulation et son implantation sans risque. 

Une fois la cornée artificielle mise au point, elle a été testée sur des porcs, puis dans deux pays : l’Inde et l’Iran, où les dons de cornée sont insuffisants. Les chirurgiens ont implanté cette cornée sur les patients aveugles, ou sur le point de le devenir, à cause du kératocône.  Aucune complication n’a été rapportée et un traitement de huit semaines avec des collyres immunosuppresseurs a suffi à prévenir le rejet de l’implant, selon les médecins. 

« Nous avons fait des efforts considérables pour nous assurer que notre invention serait largement disponible et abordable pour tous et pas seulement pour les riches. C’est pourquoi cette technologie pourrait être utilisée partout dans le monde. » a déclaré dans un communiqué Mehrdad Rafat, premier auteur de l’étude et PDG de la société LinkoCare Life Sciences AB qui fabrique les implants utilisés dans l’essai. 

Dans les deux années suivant l’opération, les médecins ont suivi les patients greffés, sans qu’aucun problème ne soit signalé, et affirment que la vue des participants s’est améliorée autant qu’elle l’aurait été après une greffe de cornée avec des tissus issus de dons. Plus aucun patient n’était aveugle. 

Autre obstacle au traitement du kératocône dans les pays à faible revenu est la possibilité d’accéder aux soins et matériels nécessaires à la greffe. En effet, la cornée d’un patient atteint de kératocône à un stade avancé est enlevée chirurgicalement et remplacée par une cornée donnée, qui est fixée à l’aide de sutures chirurgicales. Ce type de chirurgie n’est pratiqué que dans les grands hôpitaux universitaires. 

Pour pallier ce problème, les chercheurs ont mis au point une nouvelle technique de chirurgie peu invasive. Une petite incision est faite, à travers laquelle l’implant est inséré dans la cornée déjà présente du patient. Cette incision peut être faite avec un laser de grande précision, mais aussi, si nécessaire, manuellement avec des instruments chirurgicaux simples. Aucun point de suture n’est nécessaire avec cette nouvelle méthode chirurgicale. 

Une autre avancée dans l’histoire de la médecine. 

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Jephte Pascal
Par Jephte Pascal Rédacteur
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Homme de lettres. Étudiant à la Faculté de Linguistique Appliquée de l'UEH. Rédacteur sportif de NetAlKole Media ainsi que présentateur de Pale Boul.