Ce jeudi 12 octobre 2023, le Karibe Convention Center a été le théâtre d’un événement crucial, réunissant des acteurs de tous horizons pour discuter d’un sujet brûlant en Haïti : la corruption et son impact sur la stabilité et la paix. Organisé par le Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD) et l’Unité de Lutte Contre la Corruption (ULCC), le forum visait à fournir aux acteurs de la lutte contre ce fléau les connaissances nécessaires pour réduire, voire éradiquer la corruption.
Le thème du forum, “Agir contre la corruption pour la stabilité et la paix en Haïti”, a rassemblé un large éventail de professionnels, parmi lesquels des magistrats, des avocats, des policiers et bien d’autres acteurs clés. Cette diversité illustre l’ampleur du problème de la corruption en Haïti et l’importance de l’unité dans la lutte contre ce fléau.
Victoire Larson, représentant Ulrica Richardson, Coordinatrice résidente des Nations unies en Haïti, a souligné dans son discours que la corruption alimente les conflits en Haïti. Elle a décrit la corruption comme un problème multidimensionnel et a appelé à une réponse concertée.
Dans son discours, elle a également mis l’accent sur la réhabilitation de la justice en tant qu’élément clé de la lutte contre la corruption, soulignant son rôle fondamental dans la construction d’un État de droit et d’une démocratie solides.
Renan Hédouville, Protecteur du citoyen, a plaidé pour l’accès à l’information comme moyen de faciliter l’action des acteurs de la lutte contre la corruption. À cet effet, l’OPC a élaboré un projet de loi sur le libre accès à l’information, visant à garantir aux professionnels impliqués dans la lutte contre la corruption un accès incontestable à des informations cruciales.
M. Hédouville a également insisté sur la nécessité de protéger les magistrats et autres personnes impliquées dans la lutte contre la corruption. Il a rappelé le cas de François Robert Marcelo, directeur des marchés publics, enlevé en décembre 2009 et porté disparu depuis, sans explication des autorités judiciaires.
Le directeur général de l’ULCC, Hans Ludwig Joseph, a souligné l’ampleur du problème de la corruption en Haïti, la décrivant comme un “sérum” alimentant la violence. Il a ajouté que la corruption joue un rôle décisif dans les crises et les conflits, étant liée à diverses formes de troubles, y compris le trafic d’armes à feu et de drogues.
M. Joseph a conclu en soulignant le coût global de la corruption, estimé à environ 2 milliards de dollars, soit 6 % du PIB mondial. Il a souligné que la réflexion sur la paix dépasse l’idée de l’imposer par la force, car la corruption alimente la violence, créant ainsi un cercle vicieux. Le forum national a jeté les bases d’une action concertée pour lutter contre la corruption en Haïti et ouvrir la voie à un avenir plus stable et plus pacifique pour le pays.
Facebook Comments