Depuis plusieurs années, Haïti est confrontée à la montée en puissance des gangs qui défient ouvertement l’autorité de l’Etat et sèment la terreur dans les quartiers les plus vulnérables. Ces gangs, souvent armés jusqu’aux dents, ont établi leur propre système de pouvoir parallèle en imposant leurs lois, règles et taxes à la population locale. Ces groupes criminels sont impliqués dans des activités illégales telles que le trafic de drogue, l’extorsion, les enlèvements et commettent régulièrement des actes de violence à l’encontre de la population civile.
Les gangs contrôlent souvent les quartiers les plus pauvres et les plus vulnérables, où le chômage et la pauvreté sont endémiques. Ils exercent un pouvoir quasi-absolu sur ces communautés, recourant à la violence, à l’extorsion et à l’enlèvement pour maintenir leur domination. Les gangs imposent leur loi en utilisant la violence et la coercition pour terroriser la population locale. Les habitants des quartiers contrôlés par les gangs vivent dans la crainte constante de la violence et de l’insécurité, et sont souvent pris en otage par des gangs criminels qui exigent un paiement en échange de leur protection.
Le problème est si grave que de nombreuses écoles ont dû fermer leurs portes en raison de la violence des gangs dans les zones environnantes. Les habitants ont également des difficultés à accéder aux soins de santé, à la nourriture et à d’autres besoins fondamentaux, car les gangs perturbent les transports et les activités économiques dans ces zones.
Malgré les efforts des autorités haïtiennes pour réprimer les activités des gangs criminels, ceux-ci continuent de prospérer en toute impunité. La situation s’est aggravée depuis l’assassinat du président Jovenel Moïse en juillet 2021, qui a plongé le pays dans une crise politique et sécuritaire sans précédent.
Les autorités ont mis en place des opérations de police notamment » Tornade 1″ pour tenter de démanteler les gangs, mais les résultats sont mitigés. Les gangs ont souvent des liens avec des politiciens locaux corrompus ou des responsables de la sécurité, ce qui rend difficiles leur arrestation et leur poursuite.
L’impunité des membres des gangs est l’un des principaux obstacles à l’éradication du problème. Les autorités ont des difficultés à appréhender et à traduire en justice les auteurs de ces crimes, en partie à cause du manque de ressources et de la corruption des institutions de l’État.
Face à cette situation alarmante, de nombreuses voix appellent à une mobilisation générale contre les gangs armés. Il est essentiel que les autorités haïtiennes prennent des mesures fermes pour lutter contre ce fléau, notamment en renforçant les moyens de la police et de la justice, et en mettant en place des programmes de développement économique et social pour les plus démunis. Seule une action résolue et coordonnée de tous les acteurs de la société permettra de surmonter cette menace pour la sécurité et la stabilité du pays.
Corrélativement, ce 19 avril en milieu de journée, des membres du gang Vitelhomme Innocent ont échangé des coups de feu avec les forces de l’ordre à Meyotte, Pétion-ville. Aucune victime n’a encore été signalée. Cependant, des habitants paniqués ont fui leurs maisons. L’information a été confirmée par le Porte-parole de l’institution policière haïtienne, commissaire Garry Desrosiers.
Facebook Comments