C’est un fait avéré que la santé se définit comme un état de bien être complet (Physique, Mental, Social, etc….). Cependant, elle n’est pas ainsi partout ailleurs. Chez nous par exemple, elle tout autrement. Le phénomène du Kidnapping qui gangrène la société haïtienne depuis un certain temps, a un impact hautement dramatique sur la santé globale de la Population.
Cette situation de psychose quotidienne telle une constante de l’insécurité chronique est patente dans toutes les communautés. L’on ne doit oublier non plus que c’est le cerveau qui dirige le corps. Partant de cette considération, une fois que la population est continuellement traumatisée, angoissée, anxieuse et dépressive, donc le Kidnapping devient automatiquement un vrai problème de Santé et de Sécurité Publique.
L’environnement sécuritaire d’Haïti est marqué par l’augmentation des cas de kidnapping touchant particulièrement les enfants. Pour exiger que cesse ce fléau, les Port-au-Princiens sont sortis de leur silence, dans les principales artères de la capitale. Selon les premières estimations, entre 5 à 6 mille personnes ont pris part à cette manifestation.
Pour le mois de mai seulement, 58 cas d’enlèvements ont été dénombrés dont 17 touchent des enfants. Le cas emblématique est celui du jeune fille, un écolier de 16 ans qui a été enlevé puis assassiné par ses ravisseurs.
Parmi les manifestants figurent de nombreuses personnalités, dont des chefs de partis politiques, des parlementaires, des artistes, mais aussi des lycéens en uniforme, des handicapés sur leur chaise roulante et des hommes d’affaires.
Tous répondaient à l’appel lancé par la « Lutte Nationale Contre le Kidnapping (LUNAK) », le « Groupe de Citoyens Concerné » (GCC) et un ensemble d’associations de la société civile, dont la Chambre de Commerce et d’Industrie d’Haïti (CCIH). Ces organisations entendaient exprimer, à l’endroit des autorités haïtiennes, dont les responsables de la justice, leur colère et leur indignation face à la montée du kidnapping. Il s’agissait également de leur lancer un message clair, les invitant à prendre les mesures nécessaires afin de combattre ce phénomène.
« L’heure est venue pour que l’Etat se réveille et mette fin à ce climat de terreur. La mobilisation vient de commencer ! » des organisateurs de ce rassemblement. Celui-ci donnait lecture, devant le palais de Justice, d’une lettre exprimant leurs inquiétudes et présentant leurs doléances. Peu auparavant, le même message a été transmis au Ministère de la Justice et au Commissariat de police de Port-au-Prince.
Conséquences de ce phénomène Nous entendons ici essayer d’aborder les effets du kidnapping sur trois angles : politique, social, économique. Certes, cette pratique nouvellement répandue dans nos villes a des conséquences sur toute la dimension réalité nationale. Mais, les cas d’enlèvement enregistrés influent beaucoup plus sur ces trois facteurs et y sont un peu plus objectivement observables. Sur le plan politique Le kidnapping se présente comme un défi considérable qui met en doute la capacité de nos acteurs politiques d’établir un climat de confiance tant sur le plan interne que celui externe.
Il vient aussi remettre en cause les stratégies gouvernementales visant à gérer la crise politique du pays qui date de plusieurs décennies. Il défie également la prétention des troupes étrangères présentes sur notre territoire sous prétexte d’apporter la paix. Et souvent, il leur sert de référence, de couverture afin de légitimer et de pérenniser leur présence sur le sol « national » ; une présence qui, malgré sa contribution positive, mine l’économie nationale et fragilise notre institution policière. Et, en ce qui concerne ses dérives et les fonds mis à sa disposition, on se tait. En outre, ce phénomène sert de tremplin pour les discours de ceux qui veulent se faire une place dans les affaires politiques. Ils l’utilisent soit pour promettre l’irréalisable et s’attirer des partisans pour les urnes, soit pour salir l’image du gouvernement en place avec tout ce que cela peut entraîner en terme de soupçon.
Quand on leur demande par quel moyen est-ce qu’ils vont l’éradiquer, ils passent à autres choses. Et bien souvent, le nombre de cas de prises d’otages à fin pécuniaire augmente dans les périodes pré-électorales.