Lors d’une réunion du Conseil de sécurité mercredi, l’envoyée spéciale de l’ONU en Haïti, María Isabel Salvador, a averti de la propagation alarmante de la violence des gangs à travers le pays. Selon les données de la police nationale d’Haïti et du Bureau intégré des Nations Unies dans le pays, il y a eu 1 647 incidents criminels, tels que des homicides, des viols, des enlèvements et des lynchages, au cours du premier trimestre de 2023. C’est plus de deux fois plus que durant la même période l’an dernier.
Salvador a déclaré qu’elle avait ressenti « la tension et reconnu la peur que les Haïtiens vivent au quotidien » lors d’une tournée dans les rues de la capitale Port-au-Prince qu’elle a effectuée lors de sa première semaine en Haïti. Elle a également qualifié le soutien international de « urgent » pour faire face à la « détérioration rapide de la situation » et garantir la sécurité de tout le pays.
La lutte pour le contrôle des quartiers, où il y a très peu ou pas de présence policière, est l’un des principaux facteurs de propagation de la violence en Haïti. Cette situation conduit souvent les habitants eux-mêmes à se faire justice eux-mêmes. Il y a deux jours à peine, un groupe de civils a retiré 13 membres présumés de gangs de la garde à vue, les a lynchés à mort et a brûlé leurs corps, a rappelé l’envoyée de l’ONU.
Selon María Isabel Salvador, « cette dynamique conduit inévitablement à la rupture du tissu social, avec des conséquences imprévisibles pour toute la région ». Elle a donc appelé la communauté internationale à répondre rapidement aux besoins humanitaires immédiats des Haïtiens tout en investissant dans le développement durable du pays. Elle a également souligné que des mesures immédiates pour rétablir la sécurité doivent s’accompagner d’efforts pour s’attaquer aux causes profondes de la violence.
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