Les Guyanais manifestent contre l’intervention internationale en Haïti

Mackendy Filderice
ParMackendy Filderice- Rédacteur
les guyanais manifestent contre l'intervention internationale en haïti

La Communauté des Caraïbes (CARICOM) a été le théâtre d’une manifestation inhabituelle mardi dernier, lorsqu’un groupe de Guyanais s’est rassemblé devant son siège. Leur objectif était de dénoncer la mission de maintien de la paix de l’ONU en Haïti, dirigée par le Kenya, et d’appeler à de véritables consultations populaires pour décider du futur gouvernement haïtien. La manifestation a mis en lumière les préoccupations majeures concernant l’intervention internationale en Haïti et le rôle des États-Unis dans la crise.

Charlene Wilkinson, professeur universitaire d’études linguistiques et culturelles en Guyane, a exprimé les préoccupations du groupe. Selon elle, les consultations actuelles en Haïti sont perçues comme étant biaisées en faveur de l’élite, alors que de larges secteurs de la population haïtienne ne sont pas représentés. Les manifestants ont demandé plus d’écoles, de médecins et de fermes, plutôt qu’une intervention militaire accrue.

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L’un des points clés de la manifestation était la demande de discréditer le Premier ministre haïtien Ariel Henry, accusé d’être influencé par les États-Unis. Les manifestants ont également demandé à la CARICOM de faire pression sur les États-Unis pour qu’ils enquêtent sur l’entrée d’armes et de munitions en Haïti, prétendument en provenance de Miami, et sur leur transfert aux escadrons de la mort. Ce soupçon repose sur l’idée que les États-Unis cherchent à maintenir l’instabilité en Haïti pour servir leurs propres intérêts.

Mme Wilkinson a souligné un sentiment de déception à l’égard de la CARICOM, qui a approuvé le déploiement de la police kenyane en Haïti. Les manifestants se sont demandés pourquoi la région semblait incapable de résister à la pression américaine, rappelant un passé de non-alignement et de condamnation des actions racistes en Afrique du Sud.

Alors que la Guyane a été témoin de mois de violence entre gangs, d’élections en suspens et de pénuries de nourriture et d’eau en Haïti, les manifestants insistent sur le fait que les Haïtiens doivent être autorisés à résoudre leurs propres problèmes politiques sans ingérence étrangère.

Enfin, cette manifestation met en lumière la complexité de la situation haïtienne, caractérisée par une crise socio-politique et économique de plus en plus grave, marquée par l’assassinat du président Jovenel Moise en 2021 et les crises d’approvisionnement en carburant et en électricité. L’histoire de l’intervention internationale américaine en Haïti a soulevé des inquiétudes quant à la véritable nature de la mission de maintien de la paix de l’ONU.

Alors que la situation en Haïti reste précaire, les manifestants guyanais espèrent que leurs voix contribueront à mettre en lumière les préoccupations relatives à l’intervention internationale et la nécessité d’une véritable consultation populaire sur l’avenir du pays.

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Mackendy Filderice
Par Mackendy Filderice Rédacteur
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Étudiant en sciences politiques à l'Université Quisqueya, Journaliste-Rédacteur à Netalkolemedia, Publiciste, Humanitaire. Amoureux de la vie et de l'apprentissage.