Ancienne résidente de Martissant, Magdala Louis s’est inspiré de son vécu pour produire Zora, un court-métrage qui met en lumière la situation des habitants de cette zone.
« Zora » raconte l’histoire d’une jeune fille de 20 ans, qui vit dans la 4e avenue, une banlieue de Port-au-Prince. Elle lutte pour sa vie et celle de son petit frère, après que le gang du quartier ait assassiné son père, un journaliste qui le dénonçait. Zora et son frère sont recherchés par le chef du gang, en vue de finir le travail. Elle doit compter sur la solidarité du quartier pour réussir à s’enfuir ou pas.
Jodi a mwen kontan pou m anonse nou ke mwen se Reyalizatè e Pwodiktè Egzekitif yon Fim ki rele (ZORA).
Fim sa a se sou yon òfelen ki leve nan youn nan katye ki pi danjere nan Pòtoprens kote lagè gang, vyolans ak ensekirite yo trè komen.
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— Richard Pierrin (@PierrinRichard) September 21, 2022
Ce court-métrage a été inspiré de la situation d’insécurité qui fait rage dans ces quartiers baptisés de non-droit, le risque que prennent ceux qui dénoncent, et l’impact de cette vie de peur sur les habitants. La scénariste a tout vécu et estime avoir la légitimité d’en faire un film.
« M te rete matisan, m te lekòl matisan, m viv gè gang. Baz gang vin tire sou lekòl mwen pandan klas pa m lan te sou lakou a. M estime m gen légitimité pou m fè yon fim konsa. » a expliqué Magdala Louis à NetAlKoleMedia.
Faire ce film est un bon moyen pour la gagnante du concours « Fanm ak gason egal ego » de C3 édition, de dénoncer ce que vivent et subissent ses pairs. « Petèt yon fim ka ale pi lwen ke plent lannuit yo, » souligne-t-elle, souhaitant que les autorités concernées sécurisent le peuple afin d’éviter que les générations futures connaissent le même calvaire.
La lauréate de la résidence « Par quatre chemins » du festival quatre chemins, a toujours eue une appréciation particulière pour le cinéma, mais ce n’est qu’après la proposition du producteur Gilbert Mirambeau Jr d’adapter son texte « Rèv Zili a » au cinéma, qu’elle s’est définitivement lancée dans ce milieu qui est pour elle, le plus fidel moyen d’exprimer tout ce que l’on veut.
« Sinema se mwayen ki pi fidèl pou w eksprime sa w vle a. Ou ka pwopoze mond ou ta renmen ye a, ou ka mete mond ou ye a jan l ye anba je piblik la pou fè yo reyaji. Se yon mwayen pou m denonse, eksprime m e pwopoze. Pèsonèlman, sinema bay lavi m yon sans, » a poursuivi la psychologue.
Magdala veut que son film, produit par Richard Pierrin, ait un impact sur la société haïtienne, les dirigeants et la diaspora, qu’ils comprennent que le peuple ne peut continuer à vivre dans cette situation. Elle souhaite que Zora tire la sonnette d’alarme.
Outre Zora qui paraîtra en 2023, on aura à apprécier une nouvelle fois la plume de Magdala Louis, à travers « Rèv Zili a », son texte qui a gagné le concours de C3 édition, qui sera bientôt adapté au cinéma.
Sans vouloir donner plus de détails, Magdala annonce plein d’autres projets à venir.