Ce mardi 26 octobre 2021, le procès de l’assassinat de Thomas Sankara entrera au cœur de l’affaire avec la comparution des premiers accusés.
Les avocats des parties civiles ont demandé et obtenu que les témoins cités dans l’affaire qui résident hors du Burkina Faso, soient auditionnées par visio-conférence. Des noms tels que : Roland Dumas, Jack Lang, tous deux anciens ministres français, et Jean-Christophe Mitterrand, le conseiller aux affaires africaines sous François Mitterrand, figurent sur cette liste de témoins.
Maître Mamadou Coulibaly, l’un des avocats de la défense, a soulevé une question importante autour des témoins et leur audition : « Ces gens, 34 ans après, si vous regardez la liste qu’on nous a donnée, on a mis des noms, mais l’adresse indique « en cours de recherche ». Comment les contacter ? Quand va-t-on les retrouver ? Mais s’ils peuvent aider dans ce dossier, pourquoi pas la vidéo-conférence. Parce que beaucoup de gens veulent se libérer de ce problème. »
Autre remous dans l’affaire, suite à la présentation des témoins présents à l’audience et leur ordre de passage devant le tribunal, des avocats de la défense ont sollicité une liberté provisoire pour certains accusés. Mais la partie civile ne veut pas s’aligner dans cette optique.
L’un des avocats de la famille Sankara, Maître Ferdinand, a quant à lui présenté une explication sensée : « Je crois qu’il y aurait même un trouble à l’ordre public. Vous imaginez si demain, la population apprend que les accusés dans ce procès exceptionnel sont en liberté, vous imaginez le tollé que ça va créer ? Vous imaginez qu’on les laisse en liberté après avoir vu tous les témoins, le risque de pression sur les témoins ? »
C’est ce mardi 26 octobre que la suite de ce procès lancé, le 11 octobre dernier, reprendra à la première chambre du tribunal militaire de Ouagadougou. Les premiers accusés seront à la barre dans le cadre d’un procès qui a attendu plus de 34 ans avant d’aboutir à ce moment historique.
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