Depuis l’annonce par le président Luis Abinader de la fermeture imminente de la frontière, de nombreux Haïtiens vivant à proximité sont rentrés chez eux. Cependant, derrière les images publiées par le journal dominicain DiarioLibre se cache une réalité complexe qui mérite notre attention.
Depuis hier, le flux ininterrompu d’Haïtiens traversant la frontière dans la région de Dajabón est devenu un spectacle courant. Parmi eux, des familles entières, chargées d’objets de valeur, d’enfants et de bagages, fuyant des problèmes de sécurité de plus en plus préoccupants dans leurs foyers voisins.
Au milieu de ce mouvement migratoire, un jeune Haïtien a exprimé son soutien à la construction du canal sur la rivière Massacre. “Nous, les Haïtiens, sommes d’accord avec ce projet, car si nous avons de la nourriture à la maison, nous avons aussi du travail et tout ce dont nous avons besoin, nous ne dérangerons pas nos voisins dominicains”, a-t-il déclaré, reflétant une vision positive de la cohabitation future.
Cependant, au sein de la communauté dominicaine, une opinion différente prévaut, notamment parmi ceux qui craignent que cette arrivée massive ne crée des tensions. “Les Haïtiens riches achètent de grandes propriétés dans notre pays, mais ce sont les Haïtiens modestes qui viennent chercher une vie meilleure, sans causer de problèmes, que nous rejetons”, a déclaré un autre résident dominicain, soulignant les préoccupations économiques et sociales.
Malheureusement, la vie des Haïtiens reste en danger dans certaines régions de la République dominicaine. Menaces, agressions, et même vols de motos font partie intégrante de la vie quotidienne de nombreux Haïtiens encore présents en République dominicaine.
Un professionnel haïtien qui vit près de la frontière depuis un certain temps a déclaré : “Je suis responsable de mon travail, mais j’ai conseillé à mes collègues de ne pas sortir parce que beaucoup de Dominicains commencent à proférer des menaces, et même à agresser des Haïtiens en raison des problèmes liés à la construction du canal”.
La tension à la frontière est exacerbée par les incitations à la violence diffusées par certaines radios locales, créant un climat de méfiance et d’hostilité à l’égard de la communauté haïtienne. “Si l’escalade n’a pas encore eu lieu, c’est parce que dans la région de Dajabón, en République dominicaine, les gens cohabitent davantage avec les Haïtiens qu’avec leur propre population. Dans d’autres villes, la situation est plus risquée pour nous, Haïtiens”, explique un compatriote vivant non loin de la frontière.
La situation reste tendue à la frontière et inquiète la communauté haïtienne. Avec la fermeture de la frontière, il est impératif de suivre de près l’évolution de cette situation préoccupante, qui nécessite une réflexion approfondie sur les enjeux sociaux, économiques et sécuritaires.
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