Le secteur haïtien des transports a annoncé vendredi un arrêt de travail pour dénoncer l’insécurité, accentuée ces dernières semaines avec la multiplication des enlèvements et des affrontements entre bandes armées.
Méhu Changeux, président de l’Association nationale des propriétaires et chauffeurs, a demandé à tous les secteurs de respecter la grève à partir de lundi prochain pour exiger au gouvernement de rétablir un climat de paix dans la capitale et les autres territoires du pays.
Plusieurs conducteurs ont été victimes de ce phénomène et ont été blessés ou ont perdu la vie en tentant de traverser Martissant à la sortie sud de Port-au-Prince.
Lundi dernier, un bus qui circulait sur l’axe Carrefour/Rails-Port-au-Prince a été attaqué par des individus armés dans cette zone, faisant quatre blessés, dont le chauffeur, qui malgré les blessures, a pu rejoindre la zone voisine de Diquini.
Au cours de cette même journée, des habitants ont signalé des cas de vols à main armée, d’attaques ciblées et d’enlèvements.
Mercredi dernier, un autre bus a échappé à une tentative d’enlèvement a Martissant, alors qu’il tentait de rejoindre Jérémie dans le sud du pays.
En réponse, la société de transport Dieu qui décide a interrompu ses services pour protester contre le climat d’insécurité.
Selon un communiqué de l’entreprise, les gangs ont détourné des bus à plusieurs reprises et ont exigé de grosses sommes d’argent du propriétaire.
Au moins 221 personnes ont été kidnappées de juillet à septembre pour réclamer des rançons, qui peuvent dépasser de million de dollars, selon le Centre d’analyse et de recherche sur les droits de l’homme.
De leur côté, plus d’une centaine de personnes ont perdu la vie dans les tirs croisés des gangs, qui depuis juin dernier se battent pour le contrôle de la sortie sud de Port-au-Prince, ce qui a poussé plus de 19 mille personnes à quitter la zone.
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