49 journalistes sont tués dans le monde en 2019, selon le dernier bilan annuel de RSF.

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Dans son bilan annuel des exactions commises contre les journalistes dans le monde publié le mardi 17 décembre dernier, RSF indique que  49 journalistes ont été tués en 2019. Même si le journalisme demeure un métier dangereux, le nombre de tués n’a jamais été aussi bas depuis 16 ans, souligne ladite organisation bassée en France, plus précisément à Paris, depuis 1985.

Ils sont, entre autres, des femmes et des hommes issus de différents pays et médias qui ont laissés leur peau  pour vous tenir informer tous les jours, que ce soit par radio, par télévision, à travers les journaux et via internet. D’après le bilan 2019 de Reporters Sans Ffrontières(RSF), Ils sont au nombre de 49 qui ont été tués, notamment 94 % sont des hommes et 6% sont des femmes, soit une baisse spectaculaire de 44 % par rapport à l’année 2018. Dans ledit bilan, RSF comptabilise également 57 journalistes retenus en otage et 389 détenus en prison.

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il y a  plus de morts dans les pays en paix (59%) que dans les zones de conflit et une hausse de 2% du nombre de journalistes assassinés ou sciemment visés.

« Pour les journalistes, la frontière entre les pays en guerre et en paix est en train de disparaître« , s’alarme Christophe Deloire, secrétaire général de l’association. Parmi ces 49 journalistes tués, il est à noter que 31 d’entre eux ont été sciemment visés et assassinés en raison de leur profession et 18 autres sont tués pendant que ces derniers exercent leur métier, c’est à dire ils ont  tués sur terrain. Toujours selon le bilan de Reporters sans Frontières, 36 de ces journalistes sont des journalistes professionnels 10 non professionnels et 3 collaborateurs de médias.

L’Amérique latine, le continent des tristes records

La baisse du nombre de journalistes tués dans les pays en guerre met en lumière une réalité  souvent  oubliée  :  l’Amérique  latine  reste  une  région  particulièrement  instable et dangereuse pour les professionnels de l’information.  Avec un total de  14 tués (10  morts  au  Mexique,  2  au  Honduras,  1 en  Colombie  et  1  en  Haïti),  l’Amérique  latine est devenue une zone aussi meurtrière pour les journalistes que le Moyen-Orient meurtri par ses conflits fratricides. La gravité de la situation est peut-être pire que ne le dévoilent les  statistiques  :  au  total, 10  autres journalistes  ont  été assassinés  au Brésil,  au  Chili, au Mexique, au Honduras, en Colombie et en Haïti en 2019, mais leurs cas ne figurent pas à  ce  jour  au  baromètre  de  RSF,  car  ils  font  toujours  l’objet  de  vérifications.  Les  lenteurs, voire  les  manquements  de  la  justice  des  différents  pays  concernés  empêchent  de  faire toute la lumière sur ces meurtres.

Dans la zone Amérique, qui a enregistré dans le dernier  Classement mondial de la liberté de la presse  la  plus grande dégradation de son score régional,  le Mexique  cumule à  lui  seul  d’autres  records.  Celui,  tout  d’abord,  du  plus  grand  nombre  de  tués  en  2019 dans un pays en paix  : 10 au total,  soit autant que dans la Syrie en guerre. Ensuite, la probabilité que les commanditaires de ces meurtres soient jugés un jour est quasi nulle, car le pays se distingue aussi par le taux d’impunité des crimes commis contre les journalistes, qui dépasse 90 %.

L’assassinat de la journaliste  Norma Garabia Sarduza  dans l’État du Tabasco (sud-est du  Mexique),  qui  avait  en  vain  réclamé  une  protection  après  avoir  reçu  des  menaces  pour une série d’articles sur la corruption de la police locale, et celui de son collègue  Francisco Romero Diaz,  qui lui bénéficiait des mesures de sécurité du Mécanisme fédéral de protection  et  disposait  notamment  d’une  escorte  et d’un  « bouton  de  panique »,  sont particulièrement symptomatiques de  de l’inefficacité des autorités mexicaines  à endiguer cette spirale de violences contre la presse.

Le Honduras,  où 2  journalistes ont été froidement abattus  en plein jour, est également dépassé par la corruption et le crime organisé. La Colombie se trouve à nouveau confrontée à ses vieux démons. Après un répit relatif lié à la signature des accords de paix en 2016, le retour des groupes armés sur le terrain, et la reprise des affrontements avec les paramilitaires et l’armée dans de nombreuses zones rurales du pays contribuent à générer des  zonas silenciadas, des trous noirs de l’information. Le réalisateur et documentariste  Mauricio Lezama  a été  assassiné alors qu’il réalisait  un documentaire sur les victimes du conflit armé. Haïti,  qui avait connu une période d’accalmie encore plus longue, retombe aussi dans la tourmente depuis l’été 2018. L’assassinat de  Néhémie Joseph,  journaliste à  Panic FM, et ouvertement critique à l’égard du gouvernement et des autorités locales, s’est produit dans  un  contexte  de  vives  tensions,  alors  que  de  violentes  protestations  se  multiplient à travers le territoire contre le président Jovenel Moïse, empêtré dans des affaires de corruption.

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Une élévation alarmante très élevée du nombre de détentions arbitraires et d’otages

le nombre de journalistes arbitrairement détenus en prison dans le monde ne cesse d’augmenter. Fin de l’année  2019, ils sont au nombre de 389 journalistes qui se trouvent emprisonnés pour avoir exercé leur fonction, soit 12 % de plus que l’année dernière. Notons par ailleurs que près de la moitié des journalistes prisonniers sont détenus dans seulement trois pays : la Chine, l’Égypte et l’Arabie saoudite. La Chine  détient à elle seule un tiers des prisonniers dans le monde. 57 journalistes sont aujourd’hui encore retenus en otages dans quatre pays : la Syrie, le Yémen, l’Irak et l’Ukraine. RSF n’a pris acte d' »aucune libération notable cette année, malgré d’importants changements en Syrie, ce qui fait craindre le pire pour bien nombre d’entre eux ».

« S’il convient de se réjouir d’une baisse inédite du nombre de journalistes tués dans les zones de conflit, nous constatons parallèlement que de plus en plus de journalistes sont sciemment assassinés pour leur travail dans des pays démocratiques, ce qui constitue un véritable défi pour les démocraties dont ces journalistes sont issus ».

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RÉDACTION: Ravensley BOISROND

COPYRIGHTS: NETALKOLE MEDIA/ MEDIA STELLAIRE/ HAÏTIBROADCASTING 2019

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