Affrontements à Cité Soleil : préparez-vous à une intensification de la pénurie de carburant sur le marché 

Pooshy Rosana
ParPooshy Rosana- Rédacteur

Le pays fait face actuellement à de multiples crises, et toutes découlent majoritairement de l’insécurité qui sévit dans plusieurs quartiers de la zone métropolitaine de Port-au-Prince.
Depuis les mouvements “Peyi Lòk”, datant de quelques années, une pénurie de carburant préfabriquée de toute pièce par les fournisseurs, et supportée par l’Etat haïtien gifle les consommateurs de produits pétroliers sur le territoire.

À chaque crise, le carburant est indisponible dans les stations-services, et est malheureusement mis à la disposition du marché noir par des pompistes pour être revendu à prix d’or aux consommateurs.

La situation devient de plus en plus alarmante, la rareté présente risque de s’intensifier et pour faute : les affrontements entre gangs armés à Cité Soleil, depuis le vendredi 08 juillet 2022.

En effet, depuis la semaine écoulée, la guerre a repris dans le plus grand bidonville d’Haïti et des Caraïbes. Des bandits lourdement armés de G9 et G-Pèp s’affrontent à longueur de journée. Le bilan partiel des victimes est glaçant : au moins une cinquantaine de morts et plusieurs dizaines de blessés, mais majoritairement des bandits.

Le pire, l’un des plus grands centres de stockage de produits pétroliers du pays se situe aussi dans cette commune qui abrite majoritairement des délinquants de dernier degré. Le terminal Varreux est dans l’impasse : impossible de fournir une quelconque commande dans les stations-services de la place.

Contacté par notre rédaction, un responsable sous la couverture d’anonymat, a rapporté qui leur était impossible d’exécuter une quelconque livraison de carburant, au risque d’être pris pour cible par des bandits.

« Ou ka imajine w kamyon yo ap transpòte likid ki ka pran dife byen fasil. Si yon katouch manke pèse youn, se pa ti dega k ap fèt non. Katouch ap tire nan tput direksyon. Nou paka pran chans fonksyone », a-t-il lâché, précisant que le terminal Varreux n’est pas vu de bon œil par certains groupes [en référence aux gangs].

Un trouble qui affecte le marché local depuis vendredi dernier, en plus de la rareté d’auparavant qui faisait rage.

La crise risque de déboucher sur un chaos sans précédent si rien n’est fait : rareté de carburant dans les pompes à essence, mais tout de même disponible sur les trottoirs à des prix exorbitants ; possible hausse des prix du carburant envisagée par l’Etat haïtien. Et à présent, les fournisseurs ne peuvent plus fournir.

L’Etat ne dit rien, ne souhaite visiblement rien faire. La crise s’aggrave quotidiennement.

Une fois, la situation dépassée, à quel prix devra-t-on acheter un gallon de gazoline dans la rue : 1 500, 2 000, 2 500, 3 000 ou 5 000 gourdes ?

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Pooshy Rosana
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Pooshy Rosana, journaliste-rédacteur à Netalkolemedia, caricaturiste et graphiste. Parallèlement, coach fitness. Adore la culture populaire, les documentaires et la musculation.