Au moins 264 personnes accusées d’appartenir à des gangs armés en Haïti ont été tuées par des membres de la population civile depuis le début du mouvement populaire “Bwa Kale”, 24 avril 2023, a déclaré la représentante de l’ONU en Haïti, Maria Isabel Salvador.
“Depuis avril, le Bureau intégré de l’ONU en Haïti a dénombré au moins 264 décès de personnes soupçonnées d’appartenir à des gangs aux mains de groupes d’autodéfense autoproclamés”, a déclaré jeudi dernier la nouvelle cheffe du BINUH au Conseil de sécurité des Nations-Unies.
“Le peuple haïtien est pris au piège d’un cauchemar”, a déclaré le Secrétaire général des Nations Unies, Antonio Guterres, qui s’est rendu à Port-au-Prince samedi.
“La situation humanitaire est épouvantable. Des gangs brutaux contrôlent la population d’Haïti”, a-t-il ajouté, avant de noter qu'”il ne peut y avoir de solution politique durable et inclusive sans une amélioration fondamentale de la situation sécuritaire”.
Jeudi, Antonio Guterres a réitéré son appel à la communauté internationale en faveur d’Haïti : “Nous appelons les Etats membres à déployer une force de sécurité forte pour travailler main dans la main avec la police nationale haïtienne pour vaincre et démanteler ces gangs et rétablir la sécurité dans tout le pays”, a-t-il insisté.
Quant à la composition de la force multinationale, M. Guterres a estimé que 1 000 ou 2 000 soldats n’étaient “pas une exagération”.
“Aucun pays n’a fait d’annonce concrète. Il semble donc qu’une étude plus approfondie soit nécessaire pour élaborer un plan concret réalisable”, a déclaré l’ambassadeur chinois Zhang Jun, appelant le Conseil à se concentrer sur la lutte contre le trafic illicite d’armes à feu dans ce contexte.
Devant l’incapacité des autorités haïtiennes à faire face à la violence sans précédent des bandes criminelles qui contrôlent une grande partie du territoire haïtien, de nombreux habitants ont commencé à se faire justice eux-mêmes et à former des groupes d’autodéfense.
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