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Carrefour et Gressier, symboles de la faillite de l’Etat face aux gangs armés

L’escalade de la violence à Carrefour et Gressier met en lumière un phénomène alarmant : l’effondrement des institutions étatiques face à la montée des gangs armés en Haïti. Alors que les autorités policières et judiciaires luttent pour contenir la situation, ces deux communes deviennent le théâtre d’atrocités quotidiennes, soulignant l’incapacité flagrante de l’État à assurer la sécurité de ses citoyens.

La paralysie institutionnelle face à la montée des gangs

Carrefour et Gressier, communes autrefois relativement paisibles, sont aujourd’hui plongées dans une spirale de violence incontrôlée. Les statistiques du Réseau National de Défense des Droits Humains (RNDDH) font froid dans le dos : au moins 66 personnes ont été assassinées ou portées disparues depuis le début de l’année. Parmi les victimes, des agents de la Police Nationale d’Haïti (PNH), des femmes, des enfants et des personnes âgées témoignent de la barbarie des assaillants. Mais au-delà des chiffres, c’est la passivité des institutions de l’Etat qui est préoccupante. Malgré les appels à l’aide répétés, les autorités policières et judiciaires semblent totalement impuissantes, dépassées par une situation qui leur échappe.

Des communautés livrées à elles-mêmes

Le rapport du RNDDH dresse un tableau sombre des conditions de vie dans ces communes, où les habitants sont désormais livrés à eux-mêmes. Les maisons sont pillées, incendiées ou squattées, tandis que les violences sexuelles sont utilisées comme arme de terreur, avec au moins 46 femmes et filles victimes, dont 3 mineures. Le cas de Bwa Boko, une localité de Gressier où les domiciles de tous les policiers ont été systématiquement attaqués, symbolise cette prise de pouvoir par les gangs et l’incapacité des forces de l’ordre à protéger leurs propres membres, et a fortiori la population civile.

Un appel urgent à la réforme

Face à ce constat d’échec, le RNDDH appelle à une réforme en profondeur des institutions de sécurité en Haïti. La certification des forces de l’ordre et leur dotation en moyens adéquats sont considérées comme essentielles pour contrer l’emprise des gangs armés. Mais au-delà des mesures immédiates, c’est une refonte complète du système judiciaire et sécuritaire qui s’impose, afin de restaurer la confiance des citoyens dans un Etat capable de les protéger.

Carrefour et Gressier sont devenus les symboles de la déliquescence de l’Etat haïtien, où l’absence de réponse institutionnelle laisse la population à la merci de la loi du plus fort. Le défi est immense et seul un sursaut national, soutenu par des réformes profondes et une volonté politique forte, pourra inverser la tendance et redonner espoir à ces communautés abandonnées.

Étudiant en sciences politiques à l'Université Quisqueya, Journaliste-Rédacteur à Netalkolemedia, Publiciste, Humanitaire. Amoureux de la vie et de l'apprentissage.

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