Ce mercredi 21 août, Edwine Tonton, ancienne directrice de la Caisse d’Assistance Sociale (CAS), et Pierre Richard Valès, ancien chef comptable de l’institution, ont été libérés sous conditions par les juges de la Cour d’Appel de Port-au-Prince. Cette décision provisoire, motivée par des raisons humanitaires, marque un tournant dans une affaire qui a secoué l’opinion publique.
La libération de ces deux anciens fonctionnaires fait suite à une demande de mise en liberté formulée par leurs avocats. Ils avaient fait appel de l’ordonnance du juge d’instruction Jean Wilner Morin, qui avait décidé de renvoyer Edwine Tonton et Pierre Richard Valès devant le tribunal correctionnel siégeant sans assistance de jury. Cette décision judiciaire avait été prise dans le cadre de l’affaire de l’Unité de Lutte Contre la Corruption (ULCC), qui avait enquêté sur des malversations au sein de la CAS en 2022.
L’affaire de la CAS supervisée par l’ULCC avait révélé d’importantes anomalies dans la gestion des fonds publics, conduisant à l’arrestation et à l’inculpation de plusieurs hauts responsables de l’institution. L’affaire a pris une tournure encore plus dramatique lorsque le juge Morin a décidé de renvoyer les accusés devant le tribunal correctionnel, augmentant ainsi la pression sur les personnes impliquées.
Les libérations provisoires d’Edwine Tonton et de Pierre Richard Valès ont suscité des réactions mitigées dans la société haïtienne. D’une part, certains considèrent cette décision comme juste et humaine, compte tenu de l’état de santé des deux accusés. D’autre part, des voix s’élèvent pour dénoncer ce qu’ils perçoivent comme une manœuvre dilatoire, visant à échapper à une justice qui devrait être implacable face aux actes de corruption.
Alors que l’affaire suit son cours, la décision des juges de la Cour d’appel de Port-au-Prince met en lumière la tension persistante entre les exigences de la justice et les considérations humanitaires. Le procès à venir promet d’être crucial, non seulement pour les deux anciens fonctionnaires de la CAS, mais aussi pour l’intégrité du système judiciaire haïtien.
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