International-Nigeria : Au moins 16 morts, dont 9 enfants, dans des attaques djihadistes

Steven Aristil
ParSteven Aristil

(Kano) Des obus tirés mardi par des djihadistes sur Maiduguri, capitale de l’État du Borno et un des derniers bastions sécurisés dans le nord-est du Nigeria en proie à une insurrection depuis dix ans, ont fait au moins 16 morts et des dizaines de blessés, selon un nouveau bilan communiqué mercredi.

La veille, un premier bilan avait fait état de 10 morts et 21 blessés.
« Le nombre de personnes tuées est désormais de 16. Des dizaines ont été blessées, et le bilan pourrait encore s’alourdir », a déclaré à l’AFP Umar Ari, un milicien progouvernemental impliqué dans la lutte contre les groupes djihadistes. Un de ses collègues, Babakura Kolo, a donné les mêmes chiffres.

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Des combattants djihadistes sont parvenus à franchir des fossés protégeant Maiduguri, pour pénétrer dans Kaleri, en périphérie de la ville, mardi en fin d’après-midi.
De là, ils ont tiré des obus, dont deux ont atteint les quartiers densément peuplés d’Adamkolo et de Gwange.
Des obus tirés sur des enfants

Des vidéos prises par des habitants et diffusées sur les réseaux sociaux témoignent de la violence de ces attaques : on y voit des centaines de personnes affolées, courant dans les rues de la capitale régionale. Certains tentent de porter secours à des hommes blessés à la jambe ou à la tête. On y voit également un corps au milieu de la route, recouvert de végétations.
Dans le quartier de Gwange, « neuf garçons ont été tués par un des obus tombés sur le terrain de football où ils jouaient », a précisé à l’AFP M. Kolo.

« Au départ, quatre garçons avaient perdu la vie, mais cinq autres garçons ont par la suite succombé à leurs blessures », a-t-il ajouté.
Dans le quartier de Adam Kolo, le bilan est monté à 7 morts, après le décès d’une nouvelle personne entre mardi et mercredi.
Le gouverneur de l’État du Borno avait déclaré plus tôt, mercredi matin, qu’au moins 10 habitants avaient été tués, et 47 autres blessés, après avoir visité deux hôpitaux de la ville.

Nouvelle stratégie
« Ces tirs à longue distance par les insurgés […] sont une nouvelle tendance que nous devons combattre et empêcher, nous avons été victimes d’une attaque similaire il y un an pile », a déclaré le gouverneur.
Maiduguri, un des derniers bastions sécurisés dans l’État du Borno, épicentre de l’insurrection djihadiste au Nigeria, est sporadiquement ciblé par des attaques.
En juillet 2020, des djihadistes avaient également tiré des roquettes depuis l’extérieur de la ville, tuant quatre personnes et faisant trois blessés.

Le nord-est du Nigeria est en proie à un conflit meurtrier depuis 2009 et le lancement d’attaques par les islamistes de Boko Haram.
En 2016, le groupe s’est scindé, avec d’un côté, la faction historique, et de l’autre, l’État islamique en Afrique de l’Ouest (Iswap), reconnu par l’État islamique.

La semaine dernière des éléments de l’Iswap avaient submergé les soldats en garnison dans une base qui protégeait la ville de Marte et avaient pris le contrôle de cette ville stratégique, déjà prise par des djihadistes en 2015. Mais l’armée a annoncé mardi que les soldats avaient repris son contrôle.
« Je suis optimiste sur le fait que les insurgés ne reprendront plus Marte à nouveau », a également déclaré mercredi le gouverneur.
Les violences liées à l’insurrection ont fait au moins 36 000 morts depuis 2009, et deux millions de personnes ne peuvent toujours pas regagner leurs foyers au Nigeria. Et les attaques se sont étendues aux pays voisins : Niger, Tchad et Cameroun.

Depuis la fin de l’année 2020, les attaques meurtrières se sont intensifiées dans la région, poussant le président Muhammadu Buhari, sous le feu des critiques, à remplacer fin janvier les quatre principaux chefs de l’armée.

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AFP

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