Des portes d’établissements scolaires se ferment pendant que d’autres responsables annoncent la modification de leurs méthodes de dispensation de cours. En raison de l’insécurité qui sévit en Haïti actuellement, et particulièrement dans la capitale Port-au-Prince, il est presqu’impossible pour les écoliers de regagner les salles de classe en toute sérénité.
L’éducation en Haïti, aura-t-elle la résistance nécessaire pour lutter contre l’insécurité ? Si ce n’est pas une question à un million, elle suscite toutefois l’inquiétude auprès des citoyens haïtiens parce que depuis plusieurs années, il est impossible aux élèves de suivre un cursus sans stress.
Auparavant tourmenté par les troubles sociopolitiques (particulièrement avec les protestations de rues), l’apprentissage dans les écoles haïtiennes, aujourd’hui, est majoritairement perturbé par le banditisme urbain. Plusieurs quartiers abritant des gangs s’affrontent à longueur de journée empêchant ainsi la concentration des écoliers, paniqués. Sans négliger le danger qu’ils encourent en raison des balles perdues qui augmentent la liste des victimes hasardeuses.
Aussi, la tension liée au phénomène du kidnapping qui gît dans les artères de plusieurs communes du département de l’Ouest, entre autres, représente une menace pour l’avenir du pays.
Les kidnappeurs frappent à bout portant, et les écoliers figurent aussi dans leur ligne de mire. Et c’est ce qui a poussé plusieurs institutions scolaires à suspendre leurs cours en présentiel.
Face à ce nouveau mur érigé par les gangs armés en Haïti, et qui est une entrave à l’éducation, rappelons que début mars le Fonds des Nations-Unies pour l’Enfance (UNICEF) avait appelé à la solidarité de tout le monde pour le bien-être de l’éducation en Haïti.
Le représentant de l’UNICEF en Haïti, Bruno Maes, avait même déclaré : « Parlant du droit à l’éducation et de la poursuite des activités scolaires, je ne peux ne pas vous demander le plus humblement d’exprimer votre solidarité envers vos frères et sœurs qui vivent dans l’Artibonite et à Port-au-Prince. Laissez leur comprendre qu’ils ne sont pas seuls en ces moments difficiles. »
Une situation difficile négligée par le gouvernement haïtien. L’Union nationale des normaliens et des éducateurs d’Haïti (UNNOEH) avait même dénoncé la dégradation du climat sécuritaire du pays qui a un impact direct et considérable sur le système éducatif haïtien. Les pions de l’UNNOEH avaient même critiqué l’indifférence du Premier ministre, Ariel Henry face à la détérioration de l’atmosphère socio-sécuritaire.
« Lekòl paka tann » disait le ministre de l’Éducation Nationale et de la Formation Professionnelle (MENFP), mais plusieurs mois après « lekòl » n’est pas seulement en attente, mais sa qualité d’éducation – perturbée par l’instabilité sécuritaire – perd de sa valeur quotidiennement. Toutefois, faut-il espérer que les écoliers pourront achever l’année académique 2022-2023 malgré les difficultés ?